50 000 responsables algériens auraient acquis la nationalité française
C’est une véritable bombe que le magazine électronique Maghreb Intelligence a lancée dans sa dernière livraison. Selon ce magazine proche de la communauté du renseignement marocain et français environ 50 000 anciens responsables algériens auraient acquis la nationalité française durant ces dernières années. Le chiffre paraît exagéré mais il est tout à fait plausible si on compte dans ce chiffre les membres des familles de ces anciens responsables : « C’est un chiffre énormissime qui témoigne de la complexité des relations algéro-françaises. Près de 50 mille anciens hauts fonctionnaires de l’Etat algérien, des anciens officiels ou cadres dirigeants de l’appareil du régime algérien, ont été naturalisés français ! C’est une source très bien placée au ministère de l’Intérieur français qui nous a révélés cette information explosive. »
Un tel chiffre ne peut qu’avoir un impact important sur les relations franco-algériennes. Le magazine note à ce propos : « Cette donnée complique encore davantage l’équation politique algérienne et la position française. En abritant un aussi grand nombre d’anciens dirigeants algériens depuis, la France est forcément trop impliquée dans la question algérienne et ne peut pas être considéré comme un acteur objectif. Ces anciens dirigeants possèdent presque tous des biens immobiliers et des avoirs bancaires. Ils ont fait des investissements, d’autres ont refait leur vie ou rejoint leurs familles en France. Quoi qu’il en soit, ils sont tous recensés et connus par les services français qui connaissent tout sur leur vie. C’est dire que la France ne peut jamais être éjectée de la crise algérienne au regard des imbrications des relations algéro-françaises. »
Le rappel de ces données statistiques montre que le « parti de la France » en Algérie est loin d’être une vue de l’esprit mais bien une réalité sociopolitique concrète. Par ailleurs, ce chiffre inquiétant ne peut laisser indifférents les Algériens qui estiment que le développement de l’Algérie est intimement lié à la déconnexion de l’économie algérienne par rapport à la France et au démantèlement de ce qu’on appelle la « FrançAlgérie », un vocable qui désigne des réseaux d’affaires quasi-mafieux qui monopolisent le flux des échanges entre les deux pays et qui ont toujours tenté de garder l’Algérie dans le giron français grâce à la complicité de milliers de bureaucrates corrompus qui ont bénéficié avec des membres de leurs familles de la nationalité française et des avantages pécuniers qui l’accompagnent.
Mohamed Merabet