L’ISESCO édite un ouvrage sur l’islam et la science moderne

L’ISESCO  (l’organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture) avait édité en 2013 un ouvrage sous le titre « Perspectives islamiques sur la science moderne ». Cet ouvrage vient d’être mis en ligne. L’ouvrage coordonné et introduit par Abd-al-Haqq Guiderdoni, astrophysicien, directeur de recherches au CNRS et directeur de l’Observatoire de Lyon, se veut une introduction aux débats contemporains sur les rapports entre la science et la religion. Ont contribué à cet ouvrage le philosophe Mohamed Tahar Bensaada (qui, outre ses activités d’enseignement et de recherches, dirige l’Institut Frantz fanon à Bruxelles et intervient dans les débats concernant le devenir des sociétés arabes et la communauté musulmane en Europe), la physicienne Inès Safi (chargée de recherches au CNRS, laboratoire de la physique des solides de l’Université Paris 11) l’astrophysicienne, Nabila Aghanim, directrice de recherches au CNRS et à l’institut d’astrophysique spatiale de l’université Paris 11 et la microbiologiste Rana Dajani, professeure associée à la Hashemite University en Jordanie.

Dans sa préface à l’ouvrage, le directeur général de l’ISESCO, Abdulaziz Othman Altwaijri rappelle que « ce livre porte sur les rapports que la pensée et la culture musulmanes entretiennent avec la science, dans sa méthode, ses résultats et sa vision du monde. Il s’adresse principalement aux universitaires et étudiants dans le monde musulman, dans les domaines des sciences exactes, des sciences humaines et de la théologie, pour leur donner un outil d’information et de formation qui alimente leur réflexion et les aide à participer aux débats sur ce sujet  ». Reprenant la problématique des rapports entre science et religion sous un angle historique, Abdulaziz Othman Alwaijri met l’accent sur la nécessité pour les chercheurs musulmans de « renouveler » aujourd’hui l’articulation harmonieuse des résultats de la démarche rationnelle et des enseignements du Coran et de la tradition prophétique. Il plaide dans ce contexte pour que « les échanges entre scientifiques, philosophes et religieux se développent rapidement au niveau international. Le monde musulman doit participer à ce débat, pour y faire valoir la voix de l’islam. Il s’agit de se réapproprier le patrimoine scientifique de l’humanité, auquel les musulmans ont contribué de façon spectaculaire, et continuent de contribuer, et de le placer dans le cadre du Tawhid et de la vision éthique globale qui caractérisent l’islam

Alors qu’une opinion courante pouvait laisser penser qu’après le divorce consommé depuis l’aube de la modernité en Europe entre la science et la religion, ces deux dernières n’ont plus rien à se dire, Abd-al-Haqq Guiderdoni rappelle dans son chapitre introductif à l’ouvrage que les défis de la mondialisation imposent aujourd’hui de renouveler l’interrogation sur le rapport entre la science et la religion comme en témoignent la multiplication des travaux, des conférences et des colloques sur ce thème en Amérique et en Europe. L’auteur qui insiste sur la dimension universelle de ce débat estime que le monde musulman doit de son côté y participer Même s’il reconnaît que « ce n’est pas la science qui permet d’avoir de Dieu quelque idée, que ce soit positive ou négative », l’auteur  met en exergue l’intérêt de la science pour le musulman : « D’une part, connaître le monde actuel, et les idées scientifiques et techniques qui s’y développent, lui permet d’aiguiser son pouvoir de discrimination, et de comprendre ce qui est de l’ordre du religieux et ce qui n’est pas. D’autre part, cet intérêt doit l’amener à purifier la conception qu’il peut avoir  de l’action que Dieu y mène, s’il suit en cela l’incitation, exprimée dans le célèbre hadith qûdsi, « d’avoir de Dieu l’idée la plus haute . »

L’ouvrage est structuré en cinq chapitres : un premier chapitre sous la plume d’Abd-al-Haqq Guiderdoni qui introduit à la problématique de la relation entre science et religion. Un second chapitre que nous devons à Mohamed Tahar Bensaada, intitulé « Science et spiritualité dans le monde musulman contemporain », un troisième chapitre rédigé par Inès Safi consacré à « la structure de la matière », un quatrième chapitre de Nabila Aghanim dédié à « L’histoire du cosmos » et enfin un cinquième et dernier chapitre de Rana Dajani portant sur « L’histoire de la vie ».

L’ouvrage est téléchargeable gratuitement sur ce lien :

http://www.isesco.org.ma/fr/wp-content/uploads/sites/2/2015/05/persepctives_islamiques.pdf

Source : oumma.com