La sous-traitance : maillon faible de l’industrie automobile
Dans le cadre de la diversification de son économie, l’Algérie cherche notamment à jeter les bases d’une industrie automobile en encourageant l’installation de constructeurs internationaux sur son sol. L’usine de Renault à Oran est censée être suivie par d’autres projets similaires. Cependant, la volonté du gouvernement algérien de doter le pays d’une industrie automobile semble buter sur la faiblesse d’autres segments comme la fabrication de pneus et des pièces détachées. Dans un récent rapport, le cabinet de consulting Oxford Business Group (OBG) est revenu sur cette question.
Le cabinet londonien affirme que le développement de la chaîne de valeur locale attend de « recevoir un coup de pouce dans le cadre des plans du gouvernement pour créer près de 50 zones industrielles à travers le pays ». Il rappelle les quelques projets lancés dans ce domaine par des grands constructeurs automobiles en Algérie. Au début de l’année 2016, Mercedes a annoncé un projet de construction d’un centre de production des pièces de rechange dans le sud du pays. De son côté, Renault conduit actuellement des études de faisabilité pour la construction d’une usine de production de pièces de rechange à Constantine au nord-est de l’Algérie. Renault Algérie travaille pour faire passer son taux de contenu local de 16% à 42% en 2019 grâce à la sous-traitance de pièces comme celles utilisées dans le rembourrage, le câblage et les fenêtres grilles. A la fin de 2015, la société a conclu des accords avec trois sous-traitants locaux pour l’achat de pièces plastiques moulées par injection, de câbles et de sièges.
Le bureau d’études anglais n’a pas manqué de faire une comparaison avec les voisins marocain et tunisien qui ont axé leur stratégie en vue d’attirer les constructeurs automobiles sur le développement préalable d’une chaîne de sous-traitance. Les efforts du Maroc et de la Tunisie pour augmenter la sous-traitance dans les chaînes industrielles automobiles, grâce à un grand marché de fabricants locaux de composants d’automobiles, ont donné des résultats impressionnants selon le cabinet londonien.