Attar appelle l’Algérie à mieux valoriser son gaz naturel
Les observateurs estiment qu’un gel de la production pourrait favoriser une remontée des cours pétroliers. Mais même dans cette hypothèse, l’Algérie devait plus compter sur son gaz naturel, selon l’expert dans les questions énergétiques, Abdelmadjd Attar. Avec des réserves gazières de l’ordre de 22.000 milliards de m3, le pays devrait logiquement compter plus sur son gaz que sur son pétrole, recommande l’ancien PDG de Sonatrach. « Il faut mettre le paquet sur le gaz dont il faudrait absolument économiser la consommation à travers notamment le développement des énergies renouvelables », conseille-t-il en rappelant, que la place des exportations algériennes de gaz sur le marché méditerranéen est tellement importante « qu’aucun pays ne peut la concurrencer ».
L’Algérie sera également appelée à exploiter le gaz de schiste le jour où elle acquerra la technologie et les moyens logistiques nécessaires, a-t-il encore prédit. En attendant, il faut préserver la production gazière conventionnelle : le pays produit 83 milliards m3 de gaz/an et en consomme 40 milliards de m3, un niveau de consommation qui a augmenté de 300% par rapport à l’an 2000 et avec une production de l’électricité tirée toujours à 99% du gaz naturel, ce qui représente « un gros problème », estime l’expert.
L’expert algérien estime, qu’une bonne part de la production électrique devrait en revanche se faire à partir des énergies renouvelables. En plus, les 40 milliards de m3 sont consommés à hauteur de 70% par les ménages, par des secteurs non productifs de plus-value et par le secteur des transports, alors que l’Industrie n’en consomme que 15%, selon lui. « Si l’on continue avec ce rythme de consommation et si on ne développe pas les énergies renouvelables, l’Algérie pourrait cesser d’exporter du gaz en 2030 », avertit M. Attar qui suggère, en parallèle, de faire augmenter graduellement les prix de l’énergie dans le pays (APS)