Amar Belani plaide pour un meilleur partenariat euro-méditerranéen
L’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Amar Belani, s’est exprimé en faveur d’un meilleur partenariat entre l’UE et les pays voisins du sud. A l’occasion d’une rencontre débat sur le thème de la « Coopération euro-méditerranéenne face aux défis sécuritaires » au Parlement européen, M. Belani a estimé que pour faire face à ces défis et aux conflits, « il y a urgence de changer d’approche en impliquant davantage les pays partenaires de l’UE, et ce pour parvenir à une vision véritablement partagée fondée sur le dialogue inclusif, la clarté dans les positions et l’équilibre des intérêts ». La problématique du terrorisme qui est au coeur des préoccupations européennes, a-t-il poursuivi, constitue une priorité pour l’Algérie « soucieuse de préserver sa sécurité dans un environnement régional marqué par la persistance et même l’extension de la menace terroriste ». M. Belani a relevé l’expérience pionnière de l’Algérie dans ce domaine et ses efforts, aujourd’hui internationalement reconnus, pour sensibiliser l’opinion internationale sur la gravité de ce phénomène transnational. Se basant sur l’expérience algérienne, M. Belani a préconisé la mise en place d’une plate-forme destinée à recenser les expériences réussies des politiques menées au niveau des Etats de la région, afin de « servir de référent utile aux pays qui ont peu ou pas d’expérience dans ce domaine ».
Les crises et les conflits qui secouent la région, longuement abordés lors de cette rencontre, ont permis à l’ambassadeur d’Algérie de mettre en exergue la médiation réussie de l’Algérie en tant que chef de file dans le processus de règlement de la crise au Mali. Il a rappelé également les efforts soutenus de l’Algérie pour trouver une solution politique à la crise libyenne par le dialogue inclusif, « . Evoquant le conflit israélo-palestinien, M. Belani a regretté que l’obstruction systématique et les multiples entraves dressées par l’occupant israélien sur la voie d’un règlement de ce conflit, notamment à travers la politique d’implantation de « colonies sauvages » et de destruction des habitations palestiniennes et des infrastructures vitales, « ne suscitent que de timides condamnations » de la part de l’UE pourtant « résolument déterminée à jouer pleinement son rôle d’acteur global ». Il a estimé, dans ce contexte, qu’il est « fondé, désormais, de s’interroger sérieusement sur la viabilité de la solution à deux Etats, tant elle est minée par le rythme effréné de constructions illégales dans les colonies de Cisjordanie occupée ».
L’ambition de l’UE à assumer son rôle d’acteur global dans la région « devrait s’illustrer par une position plus affirmée en ce qui concerne les derniers développements qui ont marqué la situation au Sahara occidental » , après le renvoi de la composante civile de la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) et la violation par l’occupant marocain de l’accord de cessez-le-feu, selon M. Belani. Evoquant la problématique de la migration, le représentant de l’Algérie auprès de l’UE a regretté le fait que l’UE continue d’appréhender cette problématique exclusivement sous l’angle sécuritaire et a déploré que « le volet développement qui est une dimension essentielle et indissociable de la gestion responsable et durable des flux migratoires, ne fait l’objet que de vagues promesses sans consistance réelle » (APS)