Les réactions internationales après les frappes américaines en Syrie
Les réactions internationales se succèdent, entre « soutien total » des alliés des Etats-Unis, et condamnation de ses adversaires. Le président russe Vladimir Poutine considère les frappes américaines contre la Syrie comme une « agression contre un Etat souverain », « en violation des normes du droit international [se fondant] sur des prétextes inventés », a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes. Il a estimé qu’elles causaient un « préjudice considérable » aux relations entre Moscou et Washington. « Mais surtout, comme l’estime Poutine, cette action ne nous rapproche pas de l’objectif final de la lutte contre le terrorisme international mais dresse au contraire de sérieux obstacles pour la constitution d’une coalition internationale pour la lutte contre [le terrorisme] », a-t-il déclaré. La Russie est le principal allié du régime syrien et mène des frappes aériennes depuis la fin septembre 2015 en Syrie, où elle a déployé avions et hélicoptères. L’Iran, autre allié du régime syrien, a lui aussi condamné fermement l’attaque. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bahram Ghasemi, a déclaré : « La République islamique d’Iran qui a été la plus grande victime des armes chimiques dans l’histoire contemporaine condamne toute utilisation de ces armes, peu importe ses auteurs et ses victimes. En même temps, utiliser ce prétexte pour mener des actions unilatérales est dangereux, nuisible, et un non-respect des règles internationales. »
Du côté des alliés de l’Amérique, le soutien n’a pas tardé à venir. Le président syrien Bachar Al-Assad porte « l’entière responsabilité » des frappes américaines, ont estimé vendredi la chancelière allemande et le président français, Angela Merkel et François Hollande dans un communiqué commun, assurant que Washington les avait informés au préalable de son action. Les chefs de la diplomatie allemande et française se sont eux aussi exprimés. Les frappes sont « compréhensibles », a estimé Sigmar Gabriel, tout en appelant à une solution politique sous l’égide de l’ONU. Ces frappes constituent un « avertissement » et une forme de « condamnation » du « régime criminel » de Bachar Al-Assad, a pour sa part déclaré Jean-Marc Ayrault, qui s’exprimait devant des journalistes en marge d’un déplacement en Mauritanie. Idem pour le gouvernement britannique. « Le gouvernement britannique soutient totalement l’action américaine que nous estimons être une réponse appropriée à l’attaque barbare à l’arme chimique lancée par le régime syrien et qui a pour but de dissuader r de nouvelles attaques », a déclaré un porte-parole du gouvernement.
Grand allié des Etats-Unis, Israël a apporté son soutien « total » à la décision de Trump, espérant que ce « message fort » serait « entendu non seulement à Damas, mais aussi à Téhéran, Pyongyang et ailleurs ». L’Arabie saoudite a également fait savoir qu’elle « soutenait totalement » les frappes, saluant elle aussi la « décision courageuse » du président Trump. Le Japon soutient la « détermination » des Etats-Unis, a également annoncé son premier ministre, Shinzo Abe, jugeant que l’action américaine avait « eu pour but d’éviter une aggravation de la situation ». De son côté, la Turquie considère que ces frappes sont une bonne chose, a fait savoir le vice-premier ministre turc Numan Kurtulmus. Qualifiant les frappes américaines de « réponse positive », le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, la Turquie a appelé vendredi à la création d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie après les frappes : « Pour éviter la reproduction de ce type de massacres [l’attaque présumée chimique imputée au régime], il est nécessaire d’instaurer sans tarder une zone d’exclusion aérienne et des zones de sécurité en Syrie. » La Chine a appelé à « éviter toute nouvelle détérioration de la situation » en Syrie, tout en condamnant « l’usage d’armes chimiques, par n’importe quel pays, organisation, ou individu, et quelles que soient les circonstances et l’objectif [recherché] » (AFP)