Pas de consensus au Conseil de sécurité sur le Sahara occidental
Le Conseil de sécurité, réuni mardi, pour examiner un projet américain de résolution sur le Sahara occidental n’est pas parvenu à un consensus, les premières discussions ont révélé de grandes divergences entre les membres de l’organe onusien. Le projet de résolution visant la relance des négociations entre le Front Polisario et le Maroc a été soumis dans un premier temps au groupe d’amis du Sahara Occidental au Conseil de sécurité mais sans dégager un consensus sur ses propositions notamment celle exigeant le retrait immédiat du Front Polisario de la zone d’El Guergarat. Devant le refus de plusieurs membres de valider un texte biaisé, la délégation américaine aux Nations Unies a soumis ce projet de résolution au reste des membres du Conseil de sécurité mais les tractations restent serrées avant son adoption prévue jeudi.
La Russie a qualifié le texte de déséquilibré, alors que l’Uruguay a estimé qu’il ne fournit pas les causes qui étaient à l’origine de la crise d’El Guergarat en référence au violation de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc qui a provoqué les tensions dans cette zone tampon surveillée par la Minurso « Le Maroc et la France sont en train de pousser à l’extrême jusqu’à demander le retrait immédiat et sans condition du Front Polisario d’El Guergarat « , a déclaré à l’APS le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari. La France et quelques amis inconnus du Maroc ont eu une grande influence sur la rédaction de la première mouture du projet, selon lui.
La situation s’est envenimée dans cette zone sensible, située à la frontière avec la Mauritanie, lorsque le Maroc a voulu imposer la construction d’une route traversant les territoires sous contrôle du Front Polisario en violation de l’accord de cessez-le-feu. » Nous sommes à El- Guergarat pour défendre la lettre et l’esprit du cessez-le-feu » a souligné le représentant sahraoui. L’escalade marocaine dans cette zone visait à saper les efforts de l’ancien émissaire onusien, Christopher Ross, qui comptait, alors, lancer une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara occidental, à l’arrêt depuis 2012. Le retrait du Maroc de cette zone n’était qu’une manœuvre pour dissimuler la violation flagrante de l’Accord de cessez-le-feu de 1991 (APS)