Trump n’a pas décrispé les relations transatlantiques
Le déplacement du président américain Donald Trump à Bruxelles n’a pas réussi à dissiper tous les malentendus entre les partenaires des deux côtés de l’Atlantique. Le but de la visite était de normaliser des relations entre l’UE et les Etats-Unis qui avaient mal commencé. Le 45e président des Etats-Unis avait beaucoup choqué quand, encore candidat, puis tout juste élu, il avait jugé l’OTAN « obsolète », dénoncé l’« Europe allemande » et qualifié Bruxelles de « trou à rats ». Les Européens espéraient, à tout le moins, qu’il répéterait les propos de son vice-président, Mike Pence, venu en février à Bruxelles pour rassurer les partenaires européens sur la permanence de l’engagement américain.
A en croire les propos peu enthousiastes du président du Conseil de l’Europe, Donald Tusk en fin de réunion, les échanges n’ont pas été à la hauteur des espoirs européens. Mis à part la lutte antiterroriste et la crise ukrainienne, à propos de laquelle « il semble que nous soyons sur la même ligne », a prudemment avancé l’ancien premier ministre polonais, « je ne suis pas sûr à 100 % que nous puissions dire aujourd’hui que nous – moi et le président Trump – ayons une position commune concernant la Russie ». MM. Tusk et Juncker n’ont par ailleurs obtenu aucune garantie du président américain concernant l’accord climatique de Paris, qu’il menace, depuis plusieurs semaines, de ne pas appliquer. Idem pour la question du libre-échange et du multilatéralisme.
La Commission européenne s’est montrée plus positive : la conversation a été « bonne, amicale », estimait jeudi un porte-parole de l’institution. « C’était une première occasion de mieux se connaître. Le président Juncker a insisté sur l’intensification des relations commerciales qui représentent une situation gagnant-gagnant pour tout le monde. » La Commission s’est par ailleurs félicitée qu’ait été décidée la création d’un « plan d’action » commun sur le commerce. Il s’agira de réfléchir ensemble, avec des équipes de Bruxelles et de Washington, et « avec des pays tiers, au sujet des pratiques commerciales déloyales », glissait-on encore côté Commission, faisant probablement allusion, notamment, à la Chine (AFP)