Le Maroc premier producteur et pourvoyeur de cannabis dans le monde
Le dernier rapport de l’ONUDC publié jeudi indique que le Maroc est resté en 2015 le premier pourvoyeur et producteur de résine de cannabis au monde. Ce triste record fait que le Maroc continue d’alimenter les réseaux de trafic de drogue en Europe et en Afrique du Nord. » Le Maroc reste le pays le plus signalé par les Etats comme source de résine de Cannabis, suivi de l’Afghanistan et, dans une moindre mesure, du Liban, de l’Inde et du Pakistan « , souligne l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime dans son rapport 2017 sur les drogues dans le monde. Contrairement au trafic de résine de Cannabis de l’Afrique du nord vers l’Europe qui est à la fois interrégional et intrarégional, le trafic d’herbe de Cannabis continue d’être intrarégional, constate le rapport.
En 2015, le Maroc a continué d’être le premier producteur mondial de résine de cannabis avec 38.000 tonnes produites en plein air. Sa production en intérieur s’est élevée à 760 tonnes durant la même année, selon les chiffres fournis par l’ONUDC. Les surfaces cultivées en résine de cannabis au Maroc ont atteint 47.000 hectares en 2015, dont 45.853 hectares exploités. Les données sur les surfaces de culture en intérieur ne sont pas disponibles. L’office onusien relève que le Maroc a continué durant la période 2010-2015 d’alimenter l’Europe et les pays d’Afrique du Nord en résine de cannabis, acheminée vers ces pays par des réseaux de contrebande. En plus des livraisons continues vers l’Espagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas, Europol, a signalé une nouvelle route, via la Libye, empruntée par les trafiquants pour faire transiter la drogue produite au Maroc vers l’Europe, selon l’ONUDC. Les données de l’ONUDC et d’Europol confirment que la majeure partie de la drogue introduite en Europe est produite au Maroc.
L’ONUDC relève, par ailleurs, que les revenus générés par le trafic de drogue nuisent à l’économie. » Un afflux d’argent provenant du narcotrafic peut stimuler l’investissement et faire progresser le produit intérieur brut local. Sur le long terme, en revanche, l’argent de la drogue tend à avoir des effets négatifs, notamment lorsqu’il représente une part importante de l’économie d’une communauté ou d’un pays « , précise l’office. Dans ce cas, il est susceptible de faire gonfler les prix de l’immobilier, de fausser les chiffres des exportations, de créer une concurrence déloyale, de renforcer l’inégale répartition des revenus et des richesses et d’accroître la corruption, selon l’ONU. En outre, le développement d’une économie illicite contribue à affaiblir l’Etat de droit et favorise la corruption, ce qui renforce en retour le secteur de la drogue, constate le rapport. Des études montrent que l’injection dans l’économie d’argent blanchi, tiré notamment de la drogue, entraîne globalement une diminution des taux de croissance.