Les habitants du sud déçus par les promesses non tenues du gouvernement
Il y a deux ans, le Conseil des ministres a adopté une décision visant une réorganisation administrative en vertu de laquelle une dizaine de daïras situées dans le sud du pays allaient se voir attribuer le statut de wilayas déléguées. Il s’agit entre autres des daïras d’El Goléa, de Touggourt, de In Salah, de Timimoun, de Beni Abbes, de Djanet, de In Guezzam et de Bordj Badji Mokhtar. Ce nouveau statut de wilaya déléguée était conçu comme un statut temporaire dans la perspective de la réunion de toutes les conditions en vue de faire de ces localités des wilayas à part entière.
Les observateurs s’accordent pour dire que ce nouveau statut allait rapprocher les représentants de l’Etat central des populations locales et aurait donc un impact sur le développement socioéconomique de ces localités qui se sentent jusqu’ici délaissées. Dans un récent reportage, le quotidien Echorouk s’est fait l’écho de la grande déception ressentie par des jeunes de ces localités du sud après qu’ils aient constaté que deux ans après le publication du décret, rien n’a été fait sur le terrain pour concrétiser le projet de réorganisation administration tant attendu.
Les habitants du sud ne sont pas seuls à ressentir une telle déception. Les habitants des hauts-Plateaux ont eu le même sentiment puisque le même projet de réorganisation administrative prévoyait la création de plusieurs wilayas déléguées dans la région des hauts-Plateaux, notamment à Boussaada et Barika, dans le but de rapprocher les populations des autorités locales et faire bénéficier ces localités des projets de développement socioéconomique qui sont restés concentrés dans le chef-lieu des wilayas, privant ainsi les localités éloignées des bienfaits du progrès social.Ce n’est pas la première fois que des jeunes des hauts-Plateaux et du sud du pays expriment le sentiment d’être abandonnés par l’Etat qui préfère concentrer l’essentiel de ses ressources à un nombre limité de wilayas situées au nord du pays et plus particulièrement au centre du pays comme l’a révélé par les chiffres l’ancien ministre de l’économie et des finances, Abdelatif Benachenhou. Les observateurs estiment qu’au moment où le pouvoir ne cesse de faire des concessions à la Kabylie dans le but de sauvegarder l’unité nationale, il est grand temps qu’il se tourne vers les régions délaissées du sud et des hauts-Plateaux s’il ne veut pas créer de nouveaux terrains de discorde susceptibles d’êtres utilisés par les ennemis de l’Algérie.