Cacophonie au sommet de l’Etat au sujet du cinquième mandat
La question du cinquième mandat revient sur la table. Le président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), M. Saïd Bouhadja a dénoncé mercredi à Alger l’implication de son nom dans la supposée « coordination de soutien à la candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat », le qualifiant de « dépassement grave » impliquant la prise de sanctions à l’encontre de ses auteurs. Dans une déclaration à l’issue de la cérémonie célébrant le 20e anniversaire de l’institution du Conseil de la nation, M. Bouhadja a dénoncé les déclarations du membre du comité central du Front de Libération Nationale (FLN) et député Baha Eddine Tliba qui a cité son nom parmi les membres de la supposée « coordination de soutien à la candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat », aux côtés d’autres personnalités dont les deux anciens présidents de l’organe exécutif, Abdelmalek Sellal et Abdelaziz Belkhadem ainsi que d’anciens ministres et des ministres en exercice. Cela est « un dépassement grave » qui implique la prise de sanctions à l’encontre de ses auteurs, a-t-il estimé.
Le Secrétaire Général du FLN, Djamel Ould Abbas avait évoqué la veille l’action menée par des parties au sein du FLN concernant la candidature du président de la République à un cinquième mandat, ajoutant que cette question ne peut être tranchée que par le président Bouteflika. M.Ould Abbas a souligné que cette coordination « n’existait réellement », ajoutant que « Les auteurs de la présumée liste qui aurait annoncé son adhésion à cette coordination ont démenti l’information (les deux anciens présidents de l’organe exécutif, Abdelmalek Sellal et Abdelaziz Belkhadem ainsi que d’anciens ministres et des ministres en exercice).Le SG du parti a annoncé le renvoi de l’auteur à l’origine de cette initiative devant le conseil de discipline, affirmant que la direction du parti l’avait averti, il y a une semaine, de ne pas évoquer la question du 5ème mandat, au sujet de laquelle M. Ould Abbas avait donné des instructions interdisant aux membres et élus du Parti d’évoquer cette question.
Les observateurs s’interrogent sur la sortie du député FLN Baha Eddine Tliba. A-t-il vraiment agi en électron libre ou a-t-til été poussé par certains barons du régime qui se sont rétractés par la suite pour des raisons inconnues ? La cacophonie au sommet de l’Etat au sujet du cinquième mandat du président Bouteflika révèle, selon ces observateurs, que la question n’a pas été définitivement tranchée par les différents clans qui se disputent le pouvoir et la rente dans la perspective des présidentielles de 2019. Même si elle paraît tout à fait surréaliste, une candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat ne serait pas exclue au cas où les différents clans n’arrivent pas à s’entendre sur un successeur consensuel.