Les berbéristes lancent une campagne contre la députée Naïma Salhi
Les dernières déclarations de la députée Naïma Salhi contre l’enseignement obligatoire de la langue amazighe n’ont pas tardé à provoquer le courroux des censeurs payés aux frais du contribuable qui siègent à l’Assemblée populaire nationale. En effet, des députés appartenant à plusieurs partis (FLN, RND, Front El Mostakbal) n’ont pas hésité à demander au président de l’APN des sanctions contre la députée mise en cause et ont réclamé tout simplement son renvoi du parlement.
Ces députés habitués à ronfler dans l’enceinte d’une Assemblée connue pour être une chambre d’enregistrement des demandes du pouvoir exécutif se sont subitement réveillés pour réclamer la destitution d’une des leurs. Pour les observateurs, le fait que les députés qui sont montés au créneau soient issus des partis du pouvoir (FLN, RND, Front El Mostakbal) ne relève pas du hasard. Ces députés n’ont pu se mettre en avant ainsi que sur injonction des représentants d’un pouvoir qui agit dans l’ombre et qui leur a garanti un soutien sans faille. Reste à savoir pourquoi les déclarations, aussi discutables soient-elles, d’une représentante d’un petit parti marginal sur la scène politique nationale ont pu alerter à ce point les gardiens du système. Heureusement que d’autres députés moins médiatisés ont fait valoir le droit de leur consoeur à la libre expression sur une question d’intérêt public.
Pour rappel, les déclarations excessives sur l’enseignement de la langue amazighe en Algérie de Naïma Salhi ont fait réagir sur les réseaux sociaux les berbéristes mais, d’un autre côté, elles ont aussi été amplement relayées par des jeunes Algériens qui en ont assez de la dictature intellectuelle du courant berbériste-kabyliste qui s’est cru pousser des ailes ces dernières années grâce à son alliance évidente avec le clan Bouteflika qui l’instrumentalise dans sa stratégie pour garder le pouvoir. Pour les observateurs de la scène politique algérienne, ce genre d’incident était inévitable dès lors que le pouvoir s’acharne à imposer à la société algérienne l’enseignement d’une langue amazighe complètement artificielle qui n’est parlée par aucun Algérien juste pour satisfaire l’égo d’une petite élite kabyle qui s’en sert à des fins politiciennes et qui agite pour cela le slogan de l’ « unité nationale » et une rhétorique soi-disant moderniste et pluraliste pour cacher tout simplement ses sentiments tribalistes et xénophobes et son véritable dessein politique qui consiste à prendre le contrôle du pays pour le détacher du monde arabe et l’amarrer à l’ancienne puissance coloniale.