Le GSIM de Iyad Ag Ghali revendique les attaques de Ouagadougou
Le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) a revendiqué samedi 3 mars les attaques de la veille à Ouagadougou. Par le biais d’un communiqué, ce groupe djihadiste affirme avoir agi en représailles à une opération française au Mali, rapporte samedi l’agence privée mauritanienne Al Akhbar. Dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghali, le groupe, qui serait constitué d’une alliance entre les groupes Ansar Dine, AQMI et la katiba El Mourabitoune, affirme avoir mené ces attaques contre l’état-major des forces armées du Burkina Faso et l’ambassade de France de à Ouagadougou, qui ont fait 8 morts parmi les militaires, « en réponse à la mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l’armée française dans le nord du Mali il y a deux semaines », selon cette source.
Le 15 février, une vingtaine de djihadistes présumés avaient été « tués ou capturés », selon l’état-major français, lors d’une opération aérienne et au sol des forces françaises visant le groupe d’Iyad Ag Ghali dans le nord-est du Mali, à proximité de la frontière avec l’Algérie. Le GSIM avait déjà revendiqué l’attaque qui a coûté la vie à deux militaires français et blessé un troisième le 21 février dans le nord-est du Mali, une zone frontalière du Niger réputée servir de refuge à des groupes djihadistes que les forces spéciales françaises cherchent à neutraliser avec la collaboration des forces africaines du G Sahel. Si le groupe Ansar Dine de Iyad Ag Ghali est qualifié de groupe terroriste par la France et ses alliés, certains dignitaires maliens ne voient pas les choses ainsi et appellent le président malien à négocier avec ce mouvement qui continue selon eux à avoir une certaine légitimité au sein de la population touarègue.
En effet, une semaine avant le raid français contre le groupe de Iyad Ag Ghali, le site Mondafrique, généralement bien informé sur les questions sécuritaires dans la région, écrivait : « Touareg du nord Mali devenu djihadiste, Iyad Ag Ghali est l’homme clé d’une éventuelle réconciliation du pouvoir malien avec les séparatistes du Nord Mali. Le puissant Président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, vient dans un entretien avec RFI de se déclarer partisan d’une discussion avec les chefs des groupes jihadistes, y compris avec le gros calibre du nord, Iyad Ag Ghali », avec qui il n’a pas cessé d’avoir des contacts, malgré sa proximité par ailleurs avec le président malien IBK… Et il dit avoir soumis une proposition dans ce sens au Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. « Je lui ai dit qu’il faut un espace de dialogue entre toutes les forces vives. Il m’a répondu qu’il est en train d’y réfléchir », ajoute le président du Haut Conseil Islamique du Mali ». En décidant d’effectuer leur raid à ce moment précis, les Français ont tout simplement tenté de saboter l’éventuel rapprochement entre le pouvoir malien et le groupe de Iyad Ag Ghali, ce qui conduit certains observateurs à estimer que la France joue un jeu hypocrite dans la région qui ne favorise pas la réconciliation et la paix.