Le sénateur Abdelouaheb Benzaïm devant le conseil de discipline
Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès a révélé que le sénateur du parti, Abdelwahab Benzaim sera traduit mardi prochain devant le conseil de discipline. Le sénateur Abdelouaheb Benzaim avait, faut-il le rappeler, réclamé la démission de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit suite à la grève qui a paralysé le secteur suivie de la radiation de plusieurs milliers d’enseignants grévistes. Dans une lettre adressée au Sg du parti, Benzaim s’est dit prêt samedi à comparaître devant la commission de discipline du parti, affirmant que la décision de Ould Abbès était « erronée ».
Pour le membre du conseil de la Nation, le patron du FLN aurait « bafoué la démocratie, la liberté d’expression et la liberté d’opinion garanties par la loi »‘. En effet, M. Benzaïm n’a pas hésité à déclarer que Ould Abbès serait en train de véhiculer une image terne du parti auprès des Algériens et du monde entier, selon laquelle le parti « ne se soucie point de la démocratie, de la liberté d’expression et d’opinion ». Le sénateur a réaffirmé par ailleurs que « sa déclaration reflète sa conviction personnelle en tant que membre du conseil de la Nation qui exerce ses fonctions, garanties à la fois par la constitution et le loi, lui permettant d’interroger le gouvernement voire de lui retirer la confiance conformément aux dispositions en vigueur ».
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes algériens ont tenu à dénoncer les agissements du SG du FLN et à exprimer leur solidarité avec le sénateur qui fait l’objet selon eux de pressions injustifiées. En s’attaquant publiquement à Mme Benghebrit, le sénateur FLN ne s’est pas attaqué à n’importe qui mais à une des représentantes les plus influentes du lobby francophile qui cherche à prendre le contrôle de l’Etat algérien en s’alliant avec le courant berbériste avec le soutien à peine voilé de l’ancienne puissance coloniale. Le fait que ce lobby utilise le prétexte de la réforme et de la modernisation du système éducatif national ne change rien à la donne politique. Pour les observateurs qui connaissent bien les arcanes du système politique algérien, l’école algérienne a certainement besoin d’être réformée pour être à la hauteur des défis de la société du savoir mais cette réforme ne doit pas se faire au détriment des droits socioprofessionnels des travailleurs et des valeurs civilisationnelles et culturelles qui ont permis à la société algérienne de résister durant la nuit coloniale et qui peuvent continuer à nourrir sa résistance actuelle aux méfaits de la mondialisation capitaliste.