Un crash qui repose la question du renouvellement de la flotte aérienne
Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les causes du crash de l’avion de transport de l’AAF. Les résultats de l’enquête qui sera diligentée par la commission qui va être installée par le MDN nous diront davantage sur ce tragique accident. Mais on peut d’ores et déjà se poser la question si ce crash ne va pas accélérer la prise de décision quant au renouvellement de la flotte de transport de l’armée de l’air algérienne. Quand on sait jusqu’à quel point les efforts accomplis ces dernières années par l’AAF pour répondre aux exigences de déploiement rapide vers les frontières sud-est et sud-ouest ont du peser sur l’attrition des appareils en service, on ne peut que prévoir hélas ce genre d’accidents. En effet, le crash de l’avion de transport militaire n’est pas le premier du genre. Il y a quelques années, le 11 février 2014, un Hercule C-130 s’est écrasé à Oum El Bouaghi avec une centaine d’hommes à bord.
Pour répondre à ces exigences, le commandement de l’ANP a prévu de remplacer progressivement les vieux IL-76 de l’ère soviétique par de nouveaux IL-474 mais jusqu’à présent les discussions avec le partenaire russe n’ont pas débouché sur des contrats d’acquisition. Idem pour les C130 américains. Il est question de les remplacer progressivement par de nouveaux appareils. Des sources spécialisées dans les questions de défense avaient annoncé la possible acquisition par l’armée de l’air algérienne de 2 gros transporteurs C17 mais cette information n’a pas été confirmée. Mais quoiqu’il en soit, le tragique accident de Boufarik vient de rappeler selon les observateurs qu’aucun sacrifice financier ne sera de trop pour tenter de rattraper dans les meilleurs délais le retard pris dans le processus de renouvellement de la flotte aérienne de l’AAF.
Malheureusement, la décision du commandement de renouveler la flotte aérienne de l’AAF est venue à un moment marqué par la limitation des moyens budgétaires suite à la crise pétrolière de 2014. Le programme de renouvellement des équipements militaires toutes armes confondues ne pouvait que s’en ressentir. Le commandement de l’ANP a été contraint à des arbitrages difficiles qui ont retardé d’autant la signature de certains contrats. Il faut ajouter à cela que l’ANP doit faire face à ces contraintes dans un contexte marqué par des pressions internationales et une propagande tendancieuse alimentée par des sites makhzéniens et franco-sionistes qui dénoncent régulièrement ce qu’ils appellent le « surarmement » de l’Algérie. Les experts militaires algériens espèrent que le dernier accident en date, aussi tragique soit-il, sera une occasion pour pousser l’Etat algérien à doter l’ANP des moyens qui lui permettent d’assurer ses missions constitutionnelles dans les meilleures conditions.