L’Algérie se prépare à lancer un mégaprojet d’engrais phosphatés
Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a procédé, il y a deux semaines, à l’installation du Comité intersectoriel de pilotage du méga projet de partenariat pour l’exploitation de phosphate et le développement des industries pétrochimiques. La concrétisation de ce mégaprojet, appelé CPP, devra permettre à l’Algérie de « devenir un pôle mondial d’exportation d’engrais phosphatés et de ses dérivés ». De par l’importance de ses réserves en phosphate qui la place parmi les premiers pays riches en cette matière, l’Algérie, qui est déjà l’un des plus importants producteurs d’engrais azotés (urée) dans le bassin méditerranéen, ambitionne, à travers ce mégaprojet stratégique, d’atteindre une production de phosphates de près de 11 millions de tonnes/an contre 1 à 1,5 millions de tonnes/an actuellement. Ce projet intégré permettra aussi la fabrication des engrais azotés et phosphatés nécessaires au développement de l’agriculture.
Le comité de pilotage de ce projet, présidé par la secrétaire générale du ministère de l’Energie, est composé des représentants de l’ensemble de ces ministères et de Sonatrach, du groupe public industriel d’engrais et de produits phytosanitaires (Asmidal), du groupe industriel public Manadjim El Djazair (Manal) et de l’Agence nationale de développement des investissements (Andi). Il a pour mission notamment d’assister et d’accompagner Sonatrach dans la prise en charge de ce grand projet structurant situé dans la wilaya de Tébessa, et ayant pour objectif la production d’engrais phosphatés et azotés, des acides phosphoriques et dérivés, et de l’ammoniac, souligne la même source. Il est également chargé de la mise en cohérence, entre ces différents secteurs, de toutes les actions à entreprendre dans le cadre de ce mégaprojet qui devra permettre la valorisation en Algérie des ressources naturelles disponibles tels que le phosphate et le gaz naturel.
Le ministre de l’énergie, M. Guitouni, a mis en évidence l’importance « stratégique » de ce mégaprojet intégré pour le pays et a indiqué que son succès doit reposer sur une « collaboration étroite et efficace » entre ces secteurs qui doivent s’impliquer de manière effective et apporter des réponses et des solutions à toutes contraintes qui se poseraient durant la phase de réalisation du projet. Ce comité, a insisté le ministre, « doit assumer des missions importantes non seulement sous forme d’assistance au groupe Sonatrach mais également celle de s’assurer du lancement et du suivi de la réalisation des infrastructures connexes induites par la mise en œuvre de ce grand projet » (infrastructures liées au transport comme