Choléra : La cacophonie accentue la défiance de la population
L’apparition de cas de choléra (72 cas selon les sources officielles) dans plusieurs wikayas du centre du pays a créé une véritable psychose au sein de la population. Jusqu’ici, les services de l’Institut Pasteur n’ont toujours pas réussi à préciser les véritables causes de l’apparition de ce fléau que l’on croyait à jamais éradiqué en Algérie. Les déclarations officielles des ministres concernés et autres directeurs centraux ne sont guère rassurantes dans la mesure où elles sont contradictoires.
Le ministre de l’agrticulture déclare que les fruits et légumes ne sont pas la cause de la contamination, cela n’empêche pas les Algériens de bouder ces produits dont les prix se sont effondrés durant ces derniers jours. Le ministre des ressources en eau assure de son côté que l’eau de robinet est potable et n’est en aucune manière source de contamination. Quant au ministre de la santé, il n’a pas hésité à promettre l’éradication de la maldie en trois jours alors que ses services ne sont pas encore arrivés à détecter les causes de l’épidémie.
Cette cacophonie au sommet de l’Etat au sujet d’un fléau dont l’apparition à elle seule disqualifie gravement le gouvernement Ouyahia ne fait qu’aggraver l’inquiétude de la population et sa défiance à l’égard des autorités en place. Dans tout pays qui se respecte, l’apparition d’une épidémie comme le choléra, même si cela reste limité à quelques dizaines de cas, aurait provoqué la démission ou la révocation de plusieurs hauts responsables mais en Algérie, les responsables préfèrent rejeter la balle sur la population en cherchant à la culpabiliser par le rappel de mesures d’hygiène élémentaires, certes nécessaires mais qui restent insuffisantes au regard des autres paramètres qu’il s’agit de prendre compte et qui engagent pleinement la responsabilité des pouvoirs publics comme le manque de contrôle de l’ensemble de la chaîne alimentaire, la mauvaise gestion des institutions de santé, etc.