Pour la Banque mondiale, l’Algérie n’a pas besoin d’emprunt extérieur
L’Algérie a « suffisamment de financements » et n’a besoin d’emprunter ni auprès de la Banque mondiale ni auprès d’autres institutions financières, a affirmé le vice-président de la Banque mondiale chargé de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Ferid Belhadj, dans un entretien accordé à l’APS « Nous prenons l’expérience algérienne et nous voyons dans quelle mesure elle est pertinente et dans quelle mesure elle peut être appliquée avec des adaptations dans d’autres pays. D’autre part, nous prenons les expériences de la Banque mondiale à travers ses recherches et son travail d’analyse que nous proposons à la partie algérienne. C’est véritablement un échange de connaissances et aussi un travail dans lequel la coopération technique devient un axe fondamental dans la relation entre la Banque mondiale et l’Algérie » a déclaré le responsable de la Banque mondiale.
Questionné sur le bilan de sa visite en Algérie, le représentant de l’institution de Bretton Woods soutient que les rencontres qu’il a eues avec les ministres, respectivement, des Finances, de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, des Travaux publics et des transports, et de l’Industrie et des mines, ainsi qu’avec le gouverneur de la Banque d’Algérie, ont permis de faire un tour d’horizon de la situation économique en Algérie avec ses dimensions et profondeurs sociales: « Ce que j’ai tiré de ce premier contact c’est qu’on est en présence d’une nouvelle Algérie », souligne-t-il. « On est en train de voir des évolutions dans la manière d’appréhender la question économique, des évolutions dans la relation entre les secteurs public et privé et dans la place de plus en plus importante et pertinente accordée au secteur privé dans l’appréciation générale de l’économie algérienne », relève M. Belhaj.
« Nous pensons que l’Algérie est dans la bonne direction. Cependant, comme dans toute transition, il faut du temps, des mesures volontaristes et il faut qu’il y ait, peut-être, des accélérations du façon que la transition se fasse de la manière la plus efficace possible », poursuit-il. Mais pour le représentant cette institution financière mondiale, l’une des questions primordiales en Algérie est la diversification de son économie: « Aujourd’hui, l’Algérie est une économie qui est centrée sur les hydrocarbures. Il est clair que pour l’Algérie, dont nous voyons un futur sur les 20 ou 30 prochaines années, cette focalisation sur les hydrocarbures n’est pas porteuse. Il va falloir changer, diversifier et, en réalité, extraire dans ce pays, qui a des potentialités énormes, davantage d’innovation et de créativité. Cela ne se fera qu’a travers un secteur privé qui sera délesté de certaines contraintes qui alourdissent toujours son développement ».