Les réponses évasives du PDG de Sonatrach sur la question sensible du recrutement
Questionné par la presse sur le programme de recrutement de Sonatrach dans le cadre de sa stratégie SH 2030, le PDG du groupe, Abdelmoumen Ould Kaddour a expliqué que les opérations d’embauche se poursuivaient dans le cadre des projets du groupe, situés notamment dans le sud du pays. A cet effet, le groupe a lancé un programme de création d’écoles de formation sur les métiers de Sonatrach au profit des jeunes des régions du sud. Les réponses générales et évasives du PDG de Sonatrach n’ont pas visiblement convaincu les jeunes des wilayas du sud dans lesquelles se concentrent la majeure partie des activités du groupe énergétique national. Il n’est un secret pour personne que les jeunes des wilayas concernées n’ont cessé ces dernières années de dénoncer le népotisme et le régionalisme qui président au recrutement au sein du groupe Sonatrach.
En attendant de voir la concrétisation de ces promesses, des jeunes de la wilaya de Ouargla que nous avons interrogés nous ont affirmé qu’ils ne veulent pas seulement des petits emplois offerts dans le cadre des écoles professionnelles du groupe Sonatrach. Ils n’hésitent pas à proclamer haut et fort leur droit à des postes dirigeants au sein du groupe à l’instar de leurs compatriotes des autres wilayas du nord du pays. Pour rappel, le PDG du groupe pétrolier national a récemment dévoilé, à Annaba, en marge de sa visite à l’entreprise Fertial, sa stratégie à l’horizon 2030 (SH 2030) visant la formation et la préparation de 200 managers sur la base de la « performance et l’excellence pour diriger l’avenir de Sonatrach ». Le premier responsable du Groupe Sonatrach a relevé, à ce titre, que les 200 jeunes managers « seront formés conformément aux normes internationales dans les domaines de la gestion et du mangement pour se mettre au diapason du progrès, notamment dans les dans les spécialités gestion et leadership adoptés par les grandes entreprises stratégiques ». « Huit (8) vice-présidences ont été déjà créées dans le cadre de cette stratégie et visent à mieux dispatcher les missions de l’entreprise et valoriser le fonctionnement du Groupe ».
M.Ould Kaddour a rappelé que le Groupe Sonatrach a enregistré, au cours des huit dernières années, la perte de près de 16 000 cadres et fonctionnaires spécialisés dans les activités liées aux hydrocarbures, soulignant que « le moment était venu pour arrêter cette hémorragie » à travers, a-t-il appuyé, « des mesures et des dispositions devant assurer la stabilité de la ressource humaine et lui permettre de prendre des initiatives et de prouver sa compétence dans les domaines de la gestion et la prospection ». Ce programme a l’air bien beau sur le papier mais les observateurs qui connaissent Sonatrach de l’intérieur restent sceptiques sur son aboutissement tant qu’il n’ y a pas de véritable volonté politique en vue de mettre fin au fleau du régionalisme qui gangrène cette société et qui explique que plus de 50% de l’encadrement de Sonatrach à Hassi Messaoud provient de 4 wilayas du centre du pays. Un jeune cadre originaire de la wilaya de Ouargla n’a pas hésité à interpeler les autorités en posant la question qui fâche : « D’où viennent les 200 futurs managers sélectionnés par la direction de Sonatrach ? » «