L’armée disposée à assurer la sécurité de l’élection présidentielle
A la veille du lancement officiel de la campagne pour l’élection présidentielle, l’armée algérienne est au centre de toutes les attentions. Il est normal que cette institution tente de rappeler officiellement sa position concernant la prochaine élection présidentielle. L’élection du 18 avril prochain sera une occasion pour l’Armée nationale populaire (ANP) de réaffirmer ses « hautes aptitudes » à assurer la sécurité de tels rendez-nationaux et sa disponibilité à contribuer « avec succès » à cette fête démocratique, rapporte la revue de El Djeïch dans son dernier numéro du mois de février 2019. Cela permettra aux électeurs d’accomplir leur devoir envers la patrie dans des « conditions normales » et dans un « climat sûr », note la même source, précisant que « l’ANP, de par son engagement patriotique constant, s’agissant notamment de la sécurité et de la stabilité du pays, réaffirme qu’elle ne déviera jamais des missions que la Constitution lui a assignées ».
En mettant en avant « le climat de stabilité que connait le pays grâce à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, initiée par le président de la République et adoptée par le peuple », l’éditorial d’El Djeich peut laisser apparaître que l’armée privilégie l’option du cinquième mandat dans la mesure où cette dernière peut être interprétée comme un gage de continuité et de stabilité institutionnelle.
Les observateurs estiment que le souci du commandement de l’armée d’apparaître au-dessus de la mêlée politique ne signifie pas qu’il restera indifférent aux scénarios qui pourraient se dessiner à l’issue de cette élection présidentielle étant entendu que la stabilité et la sécurité de l’Algérie pourraient être sérieusement affectées si un candidat, soutenu par des réseaux politico-médiatico-financiers liés à des intérêts étrangers, venait à prendre le pouvoir. En s’attaquant maladroitement à l’armée avec un air plein de suffisance et d’arrogance, le candidat Ali Ghediri a cru impressionner son commandement. La réponse de la revue El Djeich montre que loin d’atteindre son objectif, le candidat soutenu par le milliardaire Issad Rebrab n’a fait que renforcer le soutien tacite de l’armée à l’option du cinquième mandat.
Mohamed Merabet