La France prend acte du cinquième mandat et conseille un vice-président
L’annonce officielle de la candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat n’a pas surpris Paris même si le gouvernement français ne cachait pas ces derniers mois ses réserves à l’égard de cette option jugée dangereuse pour la stabilité de l’Algérie étant donné l’état de santé du président algérien. Selon le site Maghreb Intelligence, Paris a fini par prendre acte du cinquième mandat : « Naguère fortement opposée à l’option du 5e mandat, la diplomatie française a révisé sa copie. Paris a approuvé officiellement le scénario du 5e mandat à la suite de plusieurs pourparlers entamés au plus haut niveau et dans la plus grande des discrétions avec des émissaires dépêchés depuis Alger, a-t-on appris auprès d’une source proche de l’Elysée. ..Depuis le début de l’année 2019, Xavier Driencourt a multiplié les rencontres et les rendez-vous pour disséquer l’option du 5e mandat. Et dans ses notes envoyées à l’Elysée, il recommande de l’adopter en attendant de jours meilleurs. »
Mais si la France a accepté malgré tout l’option du cinquième mandat, elle ne continue pas moins d’exprimer des craintes quant à la stabilité institutionnelle future en cas de disparition soudaine du président algérien. Pour cela, Paris conseille vivement les décideurs algériens d’opter pour la désignation d’un vice-président, ce qui suppose un changement constitutionnel. Le secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères, Maurice Gourdault-Montagne,aurait suggéré à Macron de souffler cette solution auprès de ses interlocuteurs algériens. La chose semble avoir été entendue à Alger puisque le président Bouteflika vient de promettre une « conférence nationale inclusive » qui pourrait déboucher sur une révision de la Constitution.
Si la France a fini par se ranger à l’idée du cinquième mandat, ce n’est pas faute d’avoir essayé d’imposer une autre solution en la personne de Ahmed Ouyahia. Le site connu pour sa proximité avec la communauté du renseignement français indique que « l’Elysée n’a pas trouvé une autre alternative sur laquelle il faut parier. La piste Ahmed Ouyahia a été jugée non-concluante car trop dangereuse car ce dernier ne suscite pas l’unanimité au sein du haut commandement de l’armée algérienne. Un Ouyahia président pourrait provoquer un coup d’Etat militaire, résume une note de la DGSE adressée à l’Elysée, révèle notre source selon laquelle les conditions pour une « transition pacifique et sans dégâts » dirigée par Ahmed Ouyahia ne sont pas encore réunies à Alger. » (Algérie solidaire)