Le MSP appelle le pouvoir à respecter la volonté populaire
Pour le président du MSP, Abderrazak Makri, les manifestations contre le cinquième mandat sont avant tout l’expression d’une aspiration populaire profonde pour le changement. Avant que le président Bouteflika n’annonce sa volonté de briguer un cinquième mandat, le leader du MSP avait lancé l’idée d’une Conférence nationale regroupant le pouvoir et l’opposition pour trouver une solution consensuelle au travers d’une période transitoire d’une année qi sera suivie de l’organisation d’élections présidentielles et législatives dans de nouvelles conditions. L’initiative n’a pas connu de suite positive, ce qui a poussé le leader du MSP à présenter sa candidature pour l’élection présidentielle.
Cependant, la contestation populaire du cinquième mandat ne semble avoir fait fléchir la position participative du leader du MSP qui continue de mobiliser la base de son parti en vue de l’échéance présidentielle. Le leader du MSP a déclaré refuser de recourir à la rue pour exprimer son opposition au cinquième mandat préférant appeler le pouvoir à entendre la voix des manifestants et à respecter la volonté populaire le jour du scrutin. Sous-entendu, le MSP estime que les manifestations populaires devraient inviter l’Administration algérienne à observer la plus stricte neutralité lors du scrutin du 18 avril.
Cette attitude prudente et responsable du leader des Frères musulmans algériens contraste avec la position des anciens militants de l’ex-FIS dissous qui semblent avoir retrouvé une certaine vigueur dans le sillage des manifestations du vendredi 22 février. On ne sait pas comment va réagir le MSP si la contestation populaire du cinquième mandat devait s’intensifier dans les prochaines semaines. Continuera-t-il à jouer le jeu de l’élection du 18 avril ou finira-t-il par jeter l’éponge ?
Mustapha Senhadji