Macron pressé de lâcher le président Bouteflika
Le maintien de la candidature du président Bouteflika dans une conjoncture marquée par la montée de la contestation populaire du cinquième mandat inquiète au plus haut point les sphères dirigeantes en France. Les perspectives d’une déstabilisation grave de l’Algérie ne peut qu’inquiéter une puissance comme la France qui a d’énormes intérêts dans notre pays. Par ailleurs, la France partage les inquiétudes de l’Union européenne qui craint qu’une déstabilisation de l’Algérie risque de provoquer un mouvement migratoire sans précédent et affaiblira la lutte contre le terrorisme dans laquelle l’Algérie compte parmi les partenaires les plus efficaces.
La France qui était pourtant réservée sur le cinquième mandat a fini par se ranger à cette idée quand les décideurs algériens ont fini par la convaincre qu’ils n’avaient pas de meilleure alternative. Mais la contestation populaire inattendue semble avoir tout chamboulé. Plusieurs voix au sommet de l’Etat français tentent actuellement de convaincre le président Macron de lâcher le président Bouteflika et de soutenir le mouvement populaire contre le cinquième mandat. Parmi ces voix, il y a notamment les services secrets français. Le site Maghreb Intelligence a fait état d’une récente note de la DGSE qui conclut à la nécessité d’abandonner le soutien au cinquième mandat.
Jusque-là, le président français semble résister. Il aurait envoyé un émissaire à Genève pour s’enquérir de l’état de santé du président Bouteflika et rencontrer un de ses frères. La France aurait également pris attache avec des officiels algériens pour les inviter à éviter tout dérapage qui pourrait déstabiliser l’Algérie. Le président Macron demande à ses interlocuteurs qui le pressent de lâcher le président Bouteflika de lui présenter une alternative ou des garanties quant à l’après-Bouteflika.
Mohamed Merabet