Ali Benflis contre l’internationalisation de la crise algérienne
Le président du parti Talae El Houriet, l’ancien premier ministre, Ali Benflis, a été la première personnalité dans l’opposition à rejeter ce qu’il a appelé la tentative d’ « internationalisation de la crise algérienne ». C’est ainsi qu’il a décrit le déplacement de Ramtane Lamamra dans plusieurs capitales étrangères, dont Moscou, en vue de convaincre les partenaires de l’Algérie de la nécessité de soutenir la « feuille de route » du président Bouteflika.
Pour Ali Benflis, cette tentative de recourir au soutien des capitales étrangères pour faire face au mouvement populaire risque de compliquer la crise interne et pourrait donner à ces puissances étrangères l’occasion de s’ingérer dans les affaires algériennes. Et comme il n’est pas sûr que ces puissances soient sur la même longueur d’onde, leurs interventions contradictoires pourraient avoir des conséquences néfastes sur la stabilité politique de l’Algérie.
Ali Benflis n’a pas manqué de soulever l’hypocrisie des représentants du pouvoir. D’une part, ils n’hésitent pas à condamner officiellement toute ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie et à mettre en garde le mouvement populaire contre les éventuelles manipulations étrangères et d’autre part, ils n’hésitent pas à aller chercher le soutien des capitales étrangères à la « feuille de route » du président Bouteflika. Une « feuille de route » qui a été rejetée par le peuple algérien lors de ses manifestations impressionnantes du vendredi 15 mars.
Mustapha Senhadji