Les manifestants crient « El Djeich Echaab khaoua khaoua ! »
Pour le huitième vendredi consécutif, les Algériens sont sortis pour manifester leur refus de Abdelkader Bensalah et du gouvernement Bedoui. Dans la capitale, on redoutait des dérapages suite à la dispersion de la manifestation des étudiants le mercredi par les forces de l’ordre. Le retrait des forces de l’ordre de la Grande Poste sous la pression populaire a été accueilli avec enthousiasme par les manifestants qui ont salué les policiers en service et ont commencé à crier leur slogan préféré : « El Djeich Echaab khaoua khaoua ! ».
Pour les observateurs, c’est un véritable camouflet pour Saïd Sadi et Larbi Zitout qui ont appelé le peuple à se soulever contre l’armée nationale populaire. Le fait que les manifestants continuent de crier à travers la plupart des wilayas des slogans appelant à la fraternisation entre le peuple et l’armée atteste de l’échec des manœuvres politiciennes de partis minoritaires, en service commandé, et dont le tout le monde sait qu’ils roulent pour l' » Etat profond » et l’appareil de l’ex-DRS dissous. Ces partis ont tenté, en vain, ces derniers jours, d’exploiter les dernières déclarations du chef de l’ANP afin de discréditer cette institution républicaine et populaire garante de l’indépendance et de la souveraineté nationales.
Pour les observateurs, la maturité et le patriotisme des manifestants algériens ne peuvent laisser indifférent le commandement de l’ANP qui est appelé à prendre ses responsabilités dans le but de sauvegarder l’Etat algérien dont la nécessaire continuité ne saurait être opposée à la volonté populaire. L’armée algérienne est restée jusqu’ici fidèle à la lettre de la Constitution en faisant appliquer l’article 102 qui prévoit la nomination d’un nouveau président de l’Etat par intérim pour une durée de 90 jours en la personne du président du Conseil de la nation. Manifestement, le peuple ne se contente plus de cette solution. L’ANP devrait en tirer la conclusion qui s’impose et passer à autre chose pour faire respecter la volonté populaire.
Mustapha Senhadji