Les protagonistes libyens font du lobbying aux Etats-Unis
L’armée dirigée par Khalifa Haftar en Libye, vient de parapher un contrat de deux millions de dollars avec une firme de lobbying américaine, Linden Government Solutions, pour renforcer sa position auprès de l’administration américaine. Le Contrat passée avec cette firme, basée à Houston (Texas), s’étend sur treize mois jusqu’au 16 juin 2020. Aux termes de ce contrat, Linden Government Solutions s’engage à assister cette armée dirigée par Haftar dans la planification des réunions avec les représentants de la communauté d’affaires aux Etats-Unis, ainsi qu’avec le gouvernement américain et les ONG en lui assurant également des services en conseil stratégique. Depuis l’assaut de Khalifa Haftar sur Tripoli, son armée et le gouvernement d’union nationale (GNA) se sont engagés dans une guerre de lobbying à Washington.
De son côté, le GNA a signé début mai un contrat annuel de deux millions de dollars avec une autre firme américaine, Mercury Public Affairs, pour faire pression sur le Congrès et l’administration Trump après l’appui manifesté par la Maison Blanche à Khalifa Haftar. Le GNA trouvera certainement une oreille attentive auprès du Congrès où des élus démocrates et républicains ont fait part de leur préoccupation face à l’offensive lancée par khalifa Haftar contre Tripoli. Courtisé par les firmes de lobbying à Washington, le GNA n’a opté pour aucune d’entre elles depuis qu’il a mis fin en 2016 au contrat le liant à Alexandria Group. Faiz al-Serraj envisageait, alors, de nommer un envoyé spécial pour les Etats-Unis. Selon des analystes à Washington, ce contrat couteux est le signe que le GNA est profondément préoccupé par le rapprochement entre Haftar et la Maison Blanche. Le président Trump aurait donné son feu vert à Haftar pour prendre Tripoli, marquant un tournant décisif dans la position des Etats-Unis à l’égard de la crise en Libye.
Trump et son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, ont eu deux entretiens téléphoniques avec Haftar en avril, qui auraient donné l’impression à ce dernier d’avoir reçu le feu vert de la Maison Blanche pour poursuivre son offensive militaire sur Tripoli. L’entretien téléphonique avec Trump est intervenu six jours après la visite du président égyptien, Abdel Fattah El-Sissi à Washington. Ce dernier a demandé à son homologue américain d’apporter le soutien des Etats-Unis à Khalifa Haftar. L’offensive lancée depuis le 4 avril dernier par Haftar sur Tripoli et contre le GNA a fait plus de 510 morts et 2.467 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (APS)