Faiblesse de l’offre technique dans les énergies renouvelables
Huit (8) entreprises seulement ont soumissionné à l’appel d’offres national pour la réalisation d’installations de production d’énergies renouvelables dans quatre wilaya, sur les 93 entreprises ayant retiré le cahier des charges, a-t-on constaté mercredi lors de la séance d’ouverture des plis techniques qui s’est déroulée à Alger. Le président de la commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), Abdelkader Choual, a indiqué que le projet s’adresse aux investisseurs locaux, qu’ils soient seuls ou en partenariat en vue de la réalisation de plusieurs projets de centrales électriques solaires photovoltaïques d’une capacité globale de 150 MWc (mégawatt-crête). Le projet concerne quatre wilayas Ghardaïa, Biskra, Ouargla et El Oued. Pour cette dernière, il n’ y a eu aucun soumissionnaire, a-t-on observé sur place.
A propos du nombre négligeable des soumissionnaires par rapport aux candidats ayant retiré le cahier des charges, M. Choual a attribué cela à la nouveauté de ce créneau pour les investisseurs algériens qui éprouvent des difficultés à élaborer leurs offres techniques. « Plusieurs investisseurs voulaient soumissionner à cet appel d’offre mais ils ont probablement rencontré des difficultés dans la préparation de leur offre techniques. C’est compliqué d’autant plus qu’il s’agit d’un processus tout à fait nouveau chez nous », a-t-il argué. Il a souligné d’autres part la nécessité pour les investisseurs de s’initier à la préparation des offres afin de contribuer à développer les énergies renouvelables en Algérie. Interrogé sur la wilaya d’El Oued pour laquelle il n’ y a pas eu de soumissionnaires, le premier responsable de la CREG a affirmé que les raisons « techniques » de la réticence des soumissionnaires pour cette wilaya seront étudiées. Par ailleurs, il a assuré que la CREG proposera aux soumissionnaires, qui seront éventuellement retenus pour l’offre financière, de prendre en charge cette wilaya s’ils le souhaitaient. « Le cas échant, la CREG lancera un autre appel d’offre pour cette wilaya », a-t-il dit.
Selon M. Choual, le projet lancé le 18 novembre 2018 a pour objectifs d’impliquer de nouveaux acteurs nationaux dans le système électrique algérien qui devait favoriser l’émergence d’un marché national de l’électricité concurrentiel et transparent permettant de proposer aux consommateurs une offre énergétique de qualité à des coûts économiques avantageux. La faiblesse des offres techniques dans un domaine aussi stratégique pour l’avenir devrait interpeler les pouvoirs publics. Cette faiblesse est difficilement explicable eu égard à la capacité nationale actuelle installée en énergies renouvelables qui dépasse 343 MW, et qui est principalement localisée dans la région des hauts plateaux et du grand sud. La réalisation de ces premiers projets a permis normalement de capitaliser une expérience dans le domaine du photovoltaïque, à travers la maitrise de l’œuvre et la conduite de ces projets qui devrait être mise à profit dans les nouveaux appels d’offres. Pour rappel, le programme national de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique 2015-2030 ambitionne de produire 22.000 MW. Le retard pris dans la réalisation de ce programme s’explique notamment par la faiblesse de l’offre technique nationale en dehors des deux grands groupes publics Sonatrach et Sonelgaz.
S. Nasri