Les partis islamistes divisés sur la question des Présidentielles
Le leader du MSP, Abderrazak Makri, a expliqué lors d’une conférence de presse ce dimanche la position de son parti à l’égard des présidentielles prévues pour le 12 décembre prochain. Le MSP ne présentera pas de candidat à cette élection mais n’appellera pas au boycott. Le MSP estime que cette élection est nécessaire pour la sauvegarde des institutions de l’Etat mais il considère que les procédures qui entourent l’Autorité nationale indépendante pour les élections (ANIE) ne sont pas assez suffisantes pour empêcher le trucage des élections. Auparavant, le FJD d’Abdallah Djaballah a également choisi de ne pas présenter de candidat tout en refusant d’appeler au boycott de l’élection présidentielle.
Si le MSP et le FJD ont choisi de ne pas participer à l’élection présidentielle, d’autres partis islamistes ont fait le choix inverse. C’est ainsi que le Mouvement El Bina a décidé de présenter la candidature de son président Abdelkader Bengrina. L’attitude de ce dernier n’a pas étonné les observateurs dans la mesure où il fut parmi le premières personnalités politiques à se positionner en faveur de l’option constitutionnelle défendue notamment par le commandement de l’armée algérienne. idem pour les partis Ennahda et El Islah qui se sont prononcés pour la participation à l’élection présidentielle.
Pour justifier sa candidature à l’élection présidentielle, le leader du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina a expliqué que la compétition politique serait désormais ouverte et qu’une candidature islamiste ne ferait plus peur au pouvoir (sous-entendu à l’armée) comme auparavant. Le refus du MSP et d’ El Adala de participer est interprétée diversement par les observateurs politiques. Pour les uns, ce refus s’explique par la méfiance de ces partis à l’égard du pouvoir qui cherche selon eux à reproduire le système au moyen du recyclage d’une ancienne figure. Pour d’autres, le refus du MSP et d’El Adala s’explique tout simplement par leur peur des résultats du suffrage populaire qui risquaient de dévoiler l’étroitesse de leur base électorale.
Mohamed Merabet