L’ONU accuse des puissances étrangères d’être derrière le chaos libyen
Le secrétaire de général de l’ONU, Antonio Guterres, a accusé dimanche à Addis Abeba des pays, sans les nommer, d’être responsables directes du chaos en Libye, appelant à mettre un terme à ce conflit aux incidences majeures sur le Sahel. « La Libye ne serait pas enfoncée dans un conflit toujours plus grave et destructeur sans la complicité directe de certains membres de la communauté internationale », s’est indigné le SG de l’ONU devant la tribune de l’Union africaine. Faisant référence à l’embargo sur les armes en Libye, M. Guterres a indiqué « que les résolutions du Conseil de sécurité sont bafouées avant même que l’encre n’ait séché », se disant aussi conscient de « l’immense frustration » qu’éprouve l’Union africaine face à la situation qui règne en Libye depuis 2011.
M. Guterres a apporté son soutien à la décision du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye d’organiser une réunion de réconciliation intra-libyennes. « Je continue d’insister que seul une solution politique, par et pour les Libyens, apportera la paix en Libye et que toute intervention étrangère dans le conflit ne fera qu’aggraver la situation », a-t-insisté. « Un cessez-le-feu immédiat est absolument essentiel », a-t-il dit. Samedi, le chef de l’ONU qui s’est exprimé lors d’un point de presse peu avant le sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’UA sur la Libye et le Sahel, a affiché sa détermination à renforcer la coopération avec l’Union africaine sur la crise libyenne et le Sahel.
Le secrétaire général a en outre annoncé que la Mission des Nations Unies à Tripoli, capitale libyenne, était prête à recevoir une représentation de l’Union africaine dans ses locaux et souhaitait que les points focaux de l’Union africaine puissent participer à tous les groupes de travail intra-libyens, en particulier ceux prévus par la Conférence internationale sur la Libye, qui s’était tenue en janvier dernier à Berlin en Allemagne. Par ailleurs, dans son intervention devant les chefs d’Etat africains, le SG de l’ONU a jugé scandaleux le fait que certaines parties continuent de violer les recommandations onusiennes sur l’embargo des armes à destination de la Libye (APS)