Une nouvelle campagne de désinformation ciblant l’ANP
L’armée algérienne est régulièrement la cible de campagnes de désinformation et de déstabilisation émanant de médias liés à des officines étrangères hostiles à l’Algérie. Ces campagnes qui se sont multipliées depuis le lancement du hirak populaire du 22 février se sont focalisées jusqu’au mois de décembre 2019 sur la personnalité de l’ancien chef de l’armée, le défunt général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah mais derrière ce personnage, c’était l’ANP qui était visée. La preuve est que même après la disparition de Gaïd Salah, l’armée a continué d’être la cible de campagnes malveillantes visant à saper son moral et à porter atteinte à son unité et à sa cohésion. Depuis plusieurs mois, des sites connus pour leur liens avec les clans déchus des anciens généraux Nezzar et Toufik tentent de faire croire à une purge contre les officiers supérieurs qui étaient proches de Gaïd Salah, en exploitant notamment l’incident de la révocation et de l’emprisonnement de l’ancien patron de la sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza. En commentant cette affaire, ces sites ont tout simplement occulté le fait que si le général Bouazza avait fauté durant la campagne présidentielle en soutenant notamment la candidature de Azzedine Mihoubi, c’était à l’insu et contre la volonté de son chef, Ahmed Gaïd Salah.
La dernière campagne de désinformation en date est celle qui vient d’être lancée par un youtubeur basé à Londres et connu pour ses liens avec les réseaux turcs et qataris. Exploitant un incident regrettable autour d’une soi-disant fuite d’une liste d’officiers promus et mutés récemment, l’activiste en question a prétendu que cet incident a provoqué une réunion des chefs de l’armée pour connaître la source de la fuite et ses éventuels bénéficiaires. Au cours de cette réunion, le patron de la DCSA (sécurité de l’armée), le général Sid Ali Ould Zmirli, aurait mis en cause des officiers proches de feu Gaïd Salah. La provocation est grossière et son but est clair : saper l’unité du commandement de l’ANP à un moment où ce dernier est concentré sur les défis sécuritaires posés par les derniers développements du conflit libyen.
Qu’il y ait au sein du commandement de l’armée algérienne comme dans toute institution des divergences ou des tensions sur les modes de gestion et l’affectation des ressources humaines et que ces tensions interfèrent parfois avec des intérêts personnels ou claniques, tout cela est normal même si ces tensions ont besoin d’être circonscrites dans les limites acceptables pour le bon fonctionnement de la chaîne de commandement. Mais de là à imaginer que ces tensions puissent affecter l’unité et la cohésion de l’ANP dans cette conjoncture géostratégique sensible, ce serait méconnaître le fonctionnement de l’armée algérienne dont le corps des officiers a toujours su faire preuve d’une cohésion inébranlable dans les moments difficiles.
Mohamed Merabet