Mali : La Cédéao demande une transition civile et des élections dans un délai de 12 mois
Les pays d’Afrique de l’Ouest réunis en sommet sur le Mali ont réclamé vendredi aux militaires mutins le lancement immédiat d’une « transition civile » et des élections d’ici 12 mois, en échange d’une levée progressive des sanctions. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) demande aux responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) « d’engager une transition civile immédiatement » et la « mise en place rapide d’un gouvernement pour faire face aux différents défis du Mali et, en particulier, préparer les élections législatives et présidentielles dans un délai de 12 mois« , a déclaré dans son discours de clôture le chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou. Il a précisé que la Cédéao souhaitait la « nomination », pour présider la transition, d’une « personnalité, civile, reconnue (…) pour sa probité intellectuelle et morale« , ainsi que d’un « Premier ministre civil », soulignant « qu’aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du président de la transition« .
Les Etats d’Afrique de l’Ouest décident « que les sanctions (…) seront levées progressivement en fonction de la mise en œuvre » de la transition, a précisé M. Issoufou, président en exercice de la Cédéao. Les chefs d’Etat de la Cédéao avaient annoncé, le 20 août, après le coup de force des militaires mutins qui ont contraint le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) à la démission, la fermeture des frontières des Etats membres de l’organisation avec le pays. Ils ont décidé l’arrêt de tous les flux financiers et commerciaux, sauf les produits de première nécessité ou de lutte contre la pandémie de Covid-19.
Le chef de l’Etat nigérien a également appelé à « la finalisation urgente d’un accord sur la transition politique entre la Cédéao et le Mali et invite l’Union Africaine et les Nations Unies à endosser cet accord« , décidant la « mise en place d’un Comité de suivi comprenant le Médiateur, le Président du Conseil des Ministres et le Président de la Commission de la Cédéao, et incluant les Représentants de l’UA et de l’ONU à Bamako ». « Le 7 septembre 2020 se tiendra à Niamey, le 57e sommet ordinaire de notre Organisation. Ce sommet nous permettra de faire le point par rapport à l’évolution de la situation au Mali et de prendre d’autres mesures, le cas échéant », a encore ajouté M. Issoufou (APS)