L’acquisition des Mig 29M rend-elle caduque la piste du Su 35 ?
La récente acquisition du Mig 29M/M2 par l’armée de l’air algérienne- qui sera suivie sans doute d’une prochaine commande du Mig 35- a relancé la question relative au Su 35. L’option pour le Mig 29M et le Mig 35, aux côtés du Su 30 MKA, signifie-t-elle que l’armée de l’air algérienne a laissé tomber la piste du Su 35 que certains fans de l’ANP espéraient avec impatience en attendant l’arrivée de l’avion de 5e génération, le Su 57 que l’Algérie ne pourra pas acquérir avant 2025, voire 2028.
Pour les experts interrogés, l’acquisition du Mig 29M ne signifie pas que l’armée de l’air algérienne a définitivement exclu la piste du chasseur lourd Su 35 pour la simple et bonne raison que le Mig 29M ne pourra pas remplacer les vieillissants Mig 25 basés à Ain Oussera dans leur rôle d’intercepteur stratégique à longue distance. Pour cela, l’armée de l’air algérienne ne peut compter que sur un chasseur comme le Su 35 ou sur un Su 30 MKA modernisé au format SM2. Cependant, l’acquisition du Su 35 par l’armée de l’air algérienne continue de dépendre de la version export proposée par les Russes. L’armée algérienne a testé dès 2016 le Su 35 dans sa version export et si elle n’a pas signé de contrat à ce propos c’est qu’il y a un problème. On ne sait pas où en sont les négociations entre les deux parties à ce sujet. C’est le même type de problème qui a retardé aussi la signature du contrat relatif au bombardier Su 32 (la version export du Su 34).
Récemment, des sites spécialisés ont permis d’entretenir l’espoir que l’Algérie pourrait être le prochain client du Su 35 après l’Egypte. Une source russe a dévoilé que la Russie s’apprête à livrer entre 2022-2024 à un pays non cité un lot de 34 Su 35. Les observateurs sont partagés sur le pays en question et citent notamment la Chine (qui a déjà acquis 24 Su35), le Vietnam, la Turquie mais aussi l’Algérie. Le seul élément qui ne milite pas en faveur de l’Algérie est le chiffre cité (34 exemplaires). Pour remplacer les Mig 25 basés à Ain Oussera, l’armée de l’air algérienne aurait besoin tout au plus d’un escadron de 16 à 18 Su 35. Il faut attendre l’année prochaine, quand la Russie aura fini de livrer la commande égyptienne (de 30 Su 35), pour savoir avec certitude quel sera le prochain client export de cet appareil.
A. Boussouf