Sahara occidental: l’alliance de gauche au Parlement européen rejette la décision de Trump
L’Alliance de gauche au Parlement européen a exprimé son rejet « catégorique » de la décision du président américain sortant, Donald Trump relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé comme moyen de chantage pour la normalisation avec Israël, qualifiant cet acte provocateur de flagrante violation de la légalité internationale. « La décision de Trump vient s’ajouter à d’autres agissements odieux unilatéraux », a souligné le parti dans un communiqué, ajoutant que l’administration de Biden devrait agir à contresens de ces agissements illégaux et remettre les Etats-Unis sur le chemin du pluralisme et du respect des règles du droit international. Comme reconnu par l’ONU, le Sahara occidental est un territoire en attente du parachèvement du processus de décolonisation et ne fait pas partie du Maroc, a-t-elle rappelé, citant la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui avait affirmé dans ses décisions que « Le Maroc et le Sahara occidental sont deux pays distincts et séparés ». Le peuple sahraoui attend depuis 1991 l’organisation d’un référendum d’autodétermination comme promis par la communauté internationale lors de la création de la Minurso, alors que le Maroc et certaines parties persistent à bloquer le processus et poursuivent le pillage des ressources du Sahara occidental.
Commentant la décision de Trump, le chef de délégation du parlement européen chargé des relations avec la Palestine, Manu Pineda, a indiqué que «les contradictions de cette décision est qu’elle contribue à l’affaiblissement des droits de l’Homme des peuples sahraoui et palestinien et coïncide avec la Journée internationale des droits de l’Homme pour renforcer l’emprise des société privées sur les ressources du peuple sahraoui qui constitue une autre attaque sur le droit à l’établissement d’un Etat pour les Sahraouis et les Palestiniens». L’eurodéputé espagnol, qui est coordonateur de la gauche à la commission des affaires extérieures au parlement européen, a ajouté que les dernières déclarations du Commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, Oliver Varhelyi concernant l’agression du Maroc à El Guerguerat démontre que l’Europe s’intéresse plus aux intérêts économiques des multinationales dans la région qu’à l’intérêt au Droit international et aux droits de l’Homme, soulignant que «l’UE doit modifier cette position et doit jouer un rôle actif dans la défense du droit des Sahraouis à l’autodétermination».
De son côté, la coordinatrice à la commission des relations extérieures au Parlement européen a déclaré à propos de cette décision qu’en «contrepartie de la normalisation des relations avec Israel, Trump viole le Droit international en reconnaissant le Sahara Occidental en tant que partie du Maroc, au terme de son mandat de Président des Etats Unis qui prendra fin janvier prochain». Elle a appelé la Communauté internationale à mettre un terme à son ambigüité et à transmettre un message clair en condamnant catégoriquement cette annonce, insistant sur l’impératif de respecter les décisions de l’ONU et d’organiser un référendum dans les plus brefs délais pour permettre l’autodétermination du peuple sahraoui et mettre fin à l’occupation israélienne, au « blocus et à l’apartheid » en Palestine, lançant «nous n’avons pas besoin de bonnes intentions, nous avons besoin d’un travail sérieux » (APS)