Le Mouvement El-Bina rejette toute tentative d’instrumentalisation du Hirak populaire
Le président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, a réaffirmé vendredi son rejet de toute tentative d’instrumentalisation du Hirak populaire pacifique, rappelant que celui-ci « a opté pour la voie du changement pacifique pour l’édification d’une Algérie nouvelle ». « Nous avons constaté des manœuvres suspectes visant à dévoyer le Hirak de ses objectifs de mouvement politique militant pour le changement. C’est une tentative d’instrumentalisation néfaste pour le pays », a précisé M. Bengrina à l’ouverture du Congrès national des cadres du Mouvement El-Bina. Le Hirak pour lequel sont sortis des millions d’Algériens était éminemment politique. Ses revendications n’étaient pas catégorielles, régionales ou sociales car c’était un mouvement pour la dignité, la liberté et la souveraineté qui a opté pour la voie du changement pacifique pour l’édification d’une Algérie nouvelle », a-t-il expliqué. « Si nous soutenons le libre exercice du syndicalisme qui tend à améliorer le pouvoir d’achat tout en tenant compte de la conjoncture économique du pays, nous rejetons toute tentative d’instrumentalisation du Hirak à des fins sociales car ce n’est pas sa finalité. Notre Hirak, politique par excellence, vise la consécration d’une Algérie nouvelle dans laquelle la citoyenneté prend tout son sens », a affirmé le président de la formation politique.
Après avoir rappelé que « le Hirak a traduit la cohésion du peuple avec son Armée nationale populaire (ANP) », il a souhaité que la Place de la Grande Poste soit nommée « Place de la Liberté » et que l’édifice abritant la Grande Poste soit transformé en musée du Hirak populaire pour, a-t-il dit, immortaliser ce mouvement venu libérer les institutions de l’Etat des affres de la corruption. Pour le président du Mouvement El-Bina, « les tentatives de remettre sur le devant de la scène l’option de la période de transition sont l’œuvre de parties travaillant pour des agendas qui cherchent à faire sortir le pays et ses institutions de la légitimité dans le but d’ouvrir la voie à l’immixtion étrangère dans les décisions souveraines de l’Etat algérien ». M.Bengrina a, à cet égard, affirmé que son parti qui est attaché à la Constitution et aux élections « refuse que l’Algérie soit entrainée dans des périodes de transition où la légitimité populaire n’a plus cours », appelant tout un chacun à protéger l’Algérie en participant à l’édification d’institutions constitutionnelles fortes. La dernière élection présidentielle constitue la pierre angulaire du processus de légitimité, lequel doit être conforté par des élections parlementaires et locales, a-t-il estimé.
A propos des prochaines élections locales et législatives, M. Bengrina a affirmé que « le parti est prêt à former des alliances avec tous ceux qui donnent la priorité à la préservation de l’Etat, à la démocratie et à la liberté. Il a, par ailleurs, précisé que, pour surmonter la crise socioéconomique qui a accompagné l’épidémie de Covid-19, « il importe de mettre en place des programmes pour protéger l’économie du pays et améliorer les performances des divers secteurs ». Il a, dans ce cadre, appelé à mobiliser toutes les forces vives et à initier un dialogue socioéconomique en y associant tous les acteurs des secteurs privé et public pour sortir avec une vision socioéconomique globale à même de répondre aux revendications objectives et de protéger le processus de réformes politiques des risques d’implosion sociale. Au plan international, le Mouvement El-Bina a réaffirmé sa position constante en faveur des causes sahraouie et palestinienne, saluant la formation par les frères libyens de l’Autorité exécutive provisoire (APS)