Ouargla : les jeunes se soulèvent pour l’emploi et le développement
Depuis quatre jours, la ville de Ouargla vit au rythme des manifestations de jeunes chômeurs qui en ont assez de la politique de l’emploi initiée localement par l’ANEM et dont ils dénoncent le caractère ségrégationniste. Au lieu de prendre des mesures draconiennes pour répondre aux aspirations légitimes de ces jeunes, le pouvoir envoie ses forces anti§émeutes. La suite, on la connaît. Les manifestations dégénèrent en affrontements violents entre des groupes de jeunes révoltés et les forces de l’ordre. Des enregistrements vidéo qui circulent sur la toile montrent des images de violence insupportable.
Les manifestations qui ont commencé dans la ville de Ouargla se sont propagées dans plusieurs autres communes de la wilaya de Ouargla et dans la wilaya limitrophe de Touggourt. Par ailleurs, nous apprenons que des dizaines de chômeurs de la wilaya d’El Goléa ont également manifesté hier pour leur droit à l’emploi. Après plusieurs jours d’affrontement, le wali de Ouargla, Seddik Boucetta, a enfin décidé de recevoir des « notables » de la région pour arriver à un apaisement. Mais il est à craindre que ce genre de réunion ne donnera aucun résultat pour la bonne raison que les chômeurs révoltés refusent toute instrumentalisation politicienne de leur lutte par des soi-disant représentats de la « société civile » qui cherchent seulement à se servir sur le dos des chômeurs. Ces derniers ne veulent plus se contenter des beaux discours et des promesses, ils veulent des décisions concrètes.
Les observateurs qui suivent de près ce dossier depuis plusieurs années expliquent que la situation n’aurait pas connu ce développement dangereux si les autorités avaient respecté les engagements qu’elles avaient pris il y a six années lorsque la wilaya a connu des affrontements similaires pour les mêmes raisons. Dans la wilaya de Ouargla, tout le monde connaît les causes du chômage massif des jeunes issus de la région. Les habitants pointent notamment du doigt les pratiques ségrégationnistes des bureaucrates de l’ANEM qui privilégient le recrutement de leurs proches issus des wilayas du nord du pays sous prétexte que les jeunes de la région ne sont pas qualifiés pour les postes de travail proposés.
S. Nasri