Assassinat de Djamel : Les premiers éléments de l’enquête mettent en cause le MAK
Dans le cadre de la poursuite de l’enquête ouverte par la DGSN dans l’affaire de l’assassinat du jeune Djamel Bensamïl à Larbaâ Nath Irathen, les services spécialisés de la sûreté nationale ont procédé « en un temps record » à l’arrestation de « 25 autres suspects, en état de fuite dans plusieurs wilayas du pays », indique un communiqué de la DGSN. Il s’agit, entre autres, de « deux individus arrêtés par les services de sûreté de la wilaya d’Oran alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le territoire national ». La même source a précisé que l’enquête préliminaire diligentée par les services compétents de la Sûreté nationale avait permis à ce jour « l’arrestation au total de 61 suspects impliqués à différents degrés dans l’homicide, l’immolation et la mutilation d’un cadavre, la destruction de biens et la violation d’un siège de police ». Utilisant des techniques modernes, les mêmes services ont pu récupérer le téléphone portable de la victime. L’exploitation de l’appareil a permis aux enquêteurs de découvrir des « informations étonnantes sur les véritables mobiles du meurtre du jeune Djamel Bensmaïl, qui seront révélées par la Justice ultérieurement en raison du secret de l’instruction », a ajouté le communiqué. La DGSN a également fait savoir que l’enquête a permis de « découvrir qu’un réseau criminel, classé comme organisation terroriste, est derrière le plan ignoble, de l’aveu de ses membres arrêtés ». Si la mise hors d’état de nuire de tous les individus qui ont participé directement ou indirectement à ce crime monstrueux reste la priorité des services de police, le MAK est directement visé par les services de sécurité algériens à partir du moment où plusieurs suspects ont reconnu leur appartenance à ce mouvement illégal.
En attendant que la Justice algérienne révèle tous les dessous cachés de cette affaire, les premiers éléments de l’enquête en cours semblent corroborer la version suivant laquelle les éléments du MAK ont eu recours aux incendies criminels en Kabylie pour pousser les habitants de la région à se soulever contre le pouvoir. Mais devant l’élan populaire de solidarité nationale en provenance de toutes les wilayas du pays qui risquait d’aller à l’encontre du discours régionaliste et raciste du MAK, ce dernier a eu recours à une nouvelle provocation en assassinant le jeune volontaire Djamel Bensmaïl dans le but de provoquer une cassure entre Arabes et Kabyles. Mais les Algériens ne sont pas tombés dans ce piège. Même si on a remarqué la recrudescence des discours de haine raciale sur les réseaux sociaux après la diffusion des images horribles du lynchage du jeune Djamel, les Algériens se sont ressaisis et ont su se mobiliser pour faire pression sur l’Etat en vue que justice soit rendue pour Djamel. Et c’est ce qui est en train de se produire. Grâce au travail formidable accompli par plusieurs jeunes Youtubeurs en vue de démasquer tous ceux qui ont participé à ce crime odieux, la police judiciaire, dont le directeur a tenu à remercier ces jeunes algériens, a réussi à arrêter la plupart des mis en cause et continue à traquer les éléments en fuite.
La crainte qu’un tel crime pouvait créer une tension intercommunautaire dangereuse pour la paix civile et l’unité nationale a poussé l’Etat algérien à faire preuve d’une détermination salutaire. La cote de popularité de la BRI (brigade de recherche et d’investigation) appartenant à la sûreté nationale, chargée de l’opération d’arrestation de tous les éléments qui ont participé à ce crime, a grimpé de manière spectaculaire auprès des jeunes algériens comme on a pu le remarquer sur les réseaux sociaux. Le pouvoir algérien va sans doute profiter de cette conjoncture pour démanteler le MAK dont les liens avérés avec des puissances étrangères constituent une atteinte à la sécurité nationale. Mais sur les réseaux sociaux, nombreux sont les Algériens qui ne se contentent pas de cela. Pour eux, la restauration de l’autorité de l’Etat algérien passe par la rupture avec la politique qui consiste à chercher les faveurs des minorités culturelles et idéologiques au détriment de la majorité du peuple algérien. Une politique qui s’est avérée finalement improductive puisque ces minorités ne se contentent pas de leurs privilèges mais cherchent aujourd’hui à prendre le pouvoir sous des slogans divers « période transitoire », « madania machi askaria » et n’hésitent pas à user du chantage au séparatisme kabyle et à faire appel à l’ingérence étrangère pour réaliser leur forfait.
Mustapha Senhadji