L’Algérie réclame l’application des lois à l’encontre des auteurs d’actes hostiles contre leur pays
Le ministre des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’Etranger, Ramtane Lamamra a fait savoir que l’Algérie avait engagé les procédures portant application des lois et chartes internationales à l’encontre des auteurs d’actes hostiles contre leur pays depuis l’étranger, partant du principe que les Algériens, à l’intérieur du pays ou à l’étranger, sont égaux devant la loi. En réponse à une question sur l’intervention de la diplomatie algérienne pour l’extradition des personnes recherchées par la Justice algérienne, à l’instar de Mohamed Larbi Zitout et Amir Boukhers, M. Lamamra a précisé que « pour quiconque entreprendrait des actes hostiles contre son pays depuis l’étranger, l’Algérie demandera, et elle a déjà engagé des procédures dans ce sens, l’application des lois et chartes internationales interdisant tout acte attentatoire à la souveraineté des pays amis, ainsi que les actes susceptibles de semer l’anarchie au sein des membres de la communauté algérienne dans tel ou tel pays ».
Il a précisé qu' »outre l’action politique et l’activité diplomatique avec nos partenaires et les Etats étrangers avec lesquels nous coopérons, il existe un travail judiciaire et sécuritaire pour atteindre les objectifs fixés: l’application du droit algérien à tous les individus qui commettent des actes répréhensibles en Algérie et hors du territoire national ». « Le travail diplomatique va de pair avec le travail judiciaire et sécuritaire. Il commence à atteindre certains de ses objectifs. Il appuiera ce travail et deviendra l’une des priorités des relations extérieures de l’Algérie jusqu’à ce que nous puissions mettre un terme à ce phénomène néfaste », a souligné le chef de la diplomatie algérienne. « Les Algériens à l’étranger sont des citoyens jouissant de la pleine citoyenneté au même titre que les citoyens résidant en Algérie. Aussi, doivent-ils respecter les lois de la République et savoir que le devoir de citoyenneté hors du pays a beaucoup plus d’exigences que le devoir du citoyen dans le pays », a-t-il conclu.
Si l’Etat algérien a parfaitement le droit et le devoir de se prémunir contre les actes hostiles émanant de personnes ou d’organisations établies à l’étranger, les observateurs s’interrogent sur le cadre légal qui devrait servir de base à cette action judiciaire et diplomatique. Il ne faut surtout pas que l’exigence de la protection de la sécurité nationale et de la paix civile devienne un prétexte à une politique attentatoire aux libertés fondamentales qui sont consacrées par la Constitution algérienne et les pactes internationaux reconnus et ratifiés par l’Algérie. Il y a une différence entre le fait d’exprimer son opposition aux orientations de la politique officielle par des moyens pacifiques et le fait d’inciter à la haine et à la violence en vue de provoquer le chaos dans la société algérienne surtout quand il est avéré que ces agissements ont lieu en collaboration avec des puissances étrangères hostiles à l’Algérie comme c’est le cas du MAK et du mouvement Rachad.
Mustapha Senhadji