Foreign Policy : L’invasion de l’Irak a précipité le déclin américain dans la region du Moyen Orient
22.03.2023. Dans un article consacré au 20e anniversaire de l’invasion américaine de l’Irak, le magazine américain « Foreign Policy » a conclu que cet évènement majeur dans l’histoire contemporaine de l’Amérique a été le signal du déclin de cette puissance dans la région du Moyen Orient.
Ce mois de mars 2023 marque le 20eme anniversaire d’un triste évènement qui a bouleversé l’histoire du Moyen Orient et peut-être du monde. Il s’agit de l’invasion par les Etats-Unis d’un pays indépendant et souverain, l’Irak, avec des mobiles qui se sont avérés par la suite des prétextes mensongers : l’implication présumée du régime de Saddam Hussein dans l’attentat du 11 septembre et la supposée possession par ce pays d’armes de destruction massive. Les deux raisons invoquées par les dirigeants américains pour justifier leur guerre d’agression se sont avérées fausses selon les sources américaines elles-mêmes.
L’invasion américaine de l’Irak ne fut pas seulement injuste (contraire au droit international) et immorale (dans la mesure où la CIA savait déjà à l’époque que l’Irak ne disposait pas d’armes de destruction massive). Elle fut également une grave erreur stratégique, y compris pour les intérêts américains. C’est un magazine américain qui le reconnaît. Dans un article signé par le chroniqueur Michael Hirsh, le magazine américain Foreign Policy soutient que l’invasion américaine de l’Irak avec toutes ses conséquences a précipité le désengagement actuel des Etats-Unis au profit notamment de la Chine comme l’atteste le rôle joué par ce pays dans le rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
L’auteur de l’article montre comment une victoire militaire qui était prévue d’avance, étant donné le déséquilibre flagrant du rapport des forces militaires en présence, s’est transformée à la longue en défaite stratégique et diplomatique comme l’illustre le retrait humiliant de l’armée américaine d’Afghanistan et d’Irak. Pire, l’auteur américain reconnaît que l’Amérique a certes renversé un régime hostile, celui de Saddam Hussein. Mais il ajoute que c’était pour assister à son remplacement par une coalition incapable et corrompue et à l’avènement d’une nouvelle puissance régionale l’Iran, qui ne cache pas son hostilité à l’hégémonie américaine dans la région et son alliance avec la Russie et la Chine (Algérie solidaire)