La rupture de l’Accord d’Alger par la junte malienne n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire au Mali

07.04.2025. La reprise de la lutte armée par les groupes séparatistes touarègues au nord du Mali est un résultat direct de la rupture en janvier 2024 de l’Accord de paix signé en 2015 à Alger entre le gouvernement central malien et les groupes armés touarègues. La junte malienne porte l’entière responsabilité de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.
La junte malienne cherche à justifier ses attaques militaires contre les populations civiles du nord Mali par la lutte contre le terrorisme en amalgamant volontairement la lutte armée menée par le FLA (front de libération de l’Azawad à dominante touarègue) et la violence des groupes jihadistes qui sévissent dans la région alors qu’il s’agit de deux problématiques radicalement différentes.
Le FLA est né le 30 novembre 2024 à la suite de la rupture de l’Accord d’Alger. Les composantes de ce front n’avaient plus aucun autre moyen pour faire entendre leur voix et leurs revendications légitimes dès lors que la junte militaire arrivée au pouvoir en 2020 par un coup d’Etat a classé ces mouvements comme organisations terroristes au même titre qu’Al Qaïda et l’ Etat islamique (EI).
Les observateurs au fait du dossier malien estiment que la junte malienne porte une grande responsabilité dans la situation sécuritaire qui prévaut dans le nord du pays. Non seulement elle n’a pas été capable de restaurer la sécurité et la stabilité malgré les services des miliciens du groupe Wagner, mais elle a fini par créer un nouvel adversaire composé des mouvements armés de l’Azawad qui ont pourtant accepté quelques années auparavant de signer un accord de paix et de réconciliation avec le gouvernement central en vue de reconstruire ensemble le pays sur une base inclusive (Algérie solidaire)