Le directeur général de la DGDSE : La lutte contre la désinformation est une lutte existentielle

21.04.2025. C’est une première nationale. Le directeur général de la documentation et de la sécurité extérieure, également responsable de la région Afrique du Nord du Comité des Services de Renseignement et de Sécurité d’Afrique (CISSA), le général Rochdi Fethi Moussaoui a effectué une allocution dans le cadre des travaux d’un Atelier régional africain dédié à la problématique de la désinformation qui constitue désormais un facteur majeur de d »stabilisation des Etats en Afrique.
Dans son allocution lors des travaux de l’atelier régional du Bureau de liaison pour l’Afrique du Nord du Comité des Services de Renseignement et de Sécurité d’Afrique (CISSA), organisé au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC, Alger), sous le thème « les répercussions des fake news et de la désinformation sur la sécurité et la stabilité des Etats », le général Rochdi Fethi Moussaoui a affirmé : « Notre lutte contre la désinformation n’est pas simplement une affaire médiatique, mais une lutte existentielle pour préserver la stabilité de nos Etats africains ».La réunion d’aujourd’hui, a-t-il dit, reflète l’engagement collectif à renforcer la sécurité et la stabilité en Afrique, « en relevant les défis dans un esprit de coopération et de solidarité », tout comme elle réaffirme « la volonté commune de nos pays de faire face aux menaces ciblant notre sécurité nationale et régionale, notamment le phénomène de désinformation médiatique et les fake news devenus un outil qu’exploitent des parties malveillantes pour porter atteinte à la stabilité, semer la discorde et propager le doute au sein des institutions de l’Etat ». Ce phénomène « constitue désormais une menace directe pour la sécurité et la stabilité, étant utilisé comme un moyen d’influence sur les sociétés et pour saper la confiance entre les peuples et leurs gouvernements et manipuler l’opinion publique au service d’agendas occultes ».
« Les médias, aussi bien classiques que modernes, ont excellé dans l’influence qu’ils exercent sur l’opinion publique, au point d’égaler l’impact des guerres dans la formation de la conscience collective, notamment avec le développement de l’information numérique qui a bouleversé tous les concepts », a soutenu le même responsable, soulignant que « la dangerosité des médias modernes réside dans la facilité à traiter les informations sans contrôle ni vérification, d’où la propagation des fake news, utilisées comme outil pour déstabiliser les sociétés et les Etats ». Parmi les principaux facteurs de propagation de ce phénomène, il a cité « l’accès aux réseaux sociaux d’un nombre considérable d’utilisateurs peu cultivés et avec un faible niveau d’instruction, et dont beaucoup ne sont pas suffisamment conscients des dangers des fake news et de la responsabilité juridique qu’implique la propagation ou le partage de ces fausses informations », ce qui impose à tout un chacun de « vérifier la source des informations avant les diffuser ou de les relayer car le préjudice causé ne se limite pas uniquement aux individus mais s’étend aux institutions voire à la stabilité de l’Etat et sa sécurité nationale », a-t-il mentionné.
« L’Afrique du nord et le continent tout entier n’étant pas à l’abri de ces campagnes systématiques visant à semer le chaos et affaiblir la stabilité », l’intervenant a souligné l’impératif d’adopter « des stratégies intégrées pour y faire face en renforçant la coordination et la coopération entre les services de renseignement et de sécurité dans nos pays pour détecter et analyser les informations fallacieuses et limiter leur impact négatif ». Faire face à ces campagnes, exige par ailleurs, a-t-il expliqué, d’établir « des partenariats avec les institutions médiatiques et les plateformes des réseaux sociaux pour mettre en place des mécanismes de vérification de la fiabilité de l’information et de lutte contre la désinformation », outre « le développement de programmes de sensibilisation à l’adresse des citoyens pour renforcer leur capacité à distinguer les vraies informations des fausses, prémunir nos sociétés contre l’exploitation médiatique, et consolider le cadre juridique et législatif pour contrer la diffusion de fausses informations qui menacent la sécurité nationale et la stabilité sociale » (APS)