Le président de la république accorde la grâce à l’historien Mohamed El Amine Belghith

15.12.2025. Dans un geste fort dicté par un souci de réconciliation nationale dans le cadre de la consolidation du front intérieur, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé la grâce présidentielle à l’historien Mohamed El Amine Belghith, sévèrement condamné à 5 ans de prison pour des déclarations controversées au sujet de l’amazighité.

« Sur la base de la Constitution, en particulier des articles 91(7) et 8 et 182 de celle-ci, et sur la base de l’avis consultatif émis par le Conseil supérieur de la magistrature, conformément aux dispositions de l’article 182 de la Constitution, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé aujourd’hui un décret présidentiel accordant une grâce totale pour le reste de la peine du détenu Mohamed El Amine Belghith, qui a été définitivement condamné », a indiqué un communiqué de la Présidence de la république tombé il y a quelques minutes.

Pour rappel, le professeur Mohamed Belghith a été arrêté, jugé et condamné pour « crime d’atteinte à l’unité nationale par un acte ciblant l’unité nationale aux fins de porter atteinte aux symboles de la Nation et de la République, délit d’atteinte à l’intégrité de l’unité nationale, et délit de diffusion de discours de haine et de discrimination via les technologies de l’information et de la communication ». Sa condamnation à 5 ans de prison a été allégée en appel à 5 ans dont 2 avec suspension de l’exécution de la peine, ce qui ramène la peine à 3 ans de prison ferme. Après la confirmation de la condamnation par la Cour suprême, il ne restait plus que l’espoir d’une grâce présidentielle.

Les propos affirmant que « le projet de l’amazighité serait une création franco-sioniste » ont été mal interprétés et ont de ce fait divisé l’opinion publique algérienne. Certains y voyaient une atteinte à une composante de l’identité nationale consacrée par la Constitution (c’est l’avis suivi par des juges particulièrement zélés). D’autres ont compris que le professeur Belghith (qui est lui-même un Chaoui Nemancha) ne visait pas tant l’identité berbère en tant que telle que son instrumentalisation politicienne par un courant xénophobe et raciste dont le MAK représente la version la plus radicalisée. La grâce du président de la république vient ainsi clôturer un triste épisode politico-judiciaire qui a divisé les Algériens.(Algérie solidaire)

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