Amar Saadani réagit ironiquement à la lettre du général Toufik
La déclaration du général Toufik condamnant le verdict prononcé par le Tribunal militaire d’Oran à l’encontre du général Hassan continue de susciter des réactions au sein de la classe politique. La dernière en date émane du secrétaire général du FLN, Amar Saadani. Celui-ci n’a pas mâché ses mots en commentant la lettre du général Toufik. Selon Saadadni, le général Toufik n’ qu’à créer un parti politique et faire les déclarations qu’il veut. Il lui a notamment reproché son silence quand des cadres de l’Etat étaient malmenées par la Justice sur la base de dossiers « préfabriqués ».
Poussant l’ironie à son extrême, Saadani a comparé la lettre du général Toufik à la chanson du du défunt Abdelahilm Hafedh (une lettre sous l’eau) dans laquelle ce dernier chantait « Je me noie ». Les observateurs comme l’opinion publique sont divisés par cette polémique. Pour certains, la polémique illustre une grave crise au sommet de l’Etat qui n’annonce rien de bon pour la stabilité des institutions dans une conjoncture régionale incertaine. Pour d’autres, la polémique n’ira pas plus loin. Le langage ironique et méprisant de Saadani à l’endroit de l’ancien patron du DRS montre que ce dernier est bien fini et qu’une nouvelle page a été ouverte dans l’histoire politique de l’Algérie. Qui aurait pu se douter il y a deux ans que le général Toufik allait être traité de la sorte ?
S’ils sont unanimes pour dire que la chute du général Toufik annonce un changement important dans le système, les observateurs restent prudents lorsqu’il s’agit d’évaluer la profondeur du changement enregistré. Les observateurs estiment qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur la nature des changements effectués au sein de l’institution sécuritaire. La question reste posée: Ces changements augurent-ils d’une évolution naturelle vers un « Etat civil » comme le le soutiennent les partisans du président Bouteflika ou bien ne s’agit-il que d’une lutte de pouvoir entre clans rivaux à l’intérieur d’un système qui reste lui inchangé ?