Signature d’un accord politique interlibyen sous l’égide de l’ONU
Un accord politique a été signé à Skhirat (Maroc) par des membres des deux Parlements libyens rivaux sous l’égide de l’missaire onusien et de plusieurs pays observateurs. Selon le communiqué officiel, cet accord va jeter les bases d’un gouvernement d’union nationale, dont la mission première sera de rétablir la paix durant une période de transition de deux ans, et qui devra s’achever par des élections législatives. Parrainé par l’envoyé spécial de l’ONU, Martin Kobler, et fortement soutenu par la communauté internationale, dont l’Algérie, cet accord est le fruit de 14 mois de négociations interlibyennes. Ils est déstiné à jeter les bases d’un gouvernement d’union nationale dont la principale mission sera de stabliser le pays où le groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech) commence à s’y implanter.
Cependant, les observateurs restent très prudents. L’accord n’a pas eu l’aval de la majorité des deux instances en conflit. Il a été signé par environ 80 des 188 membres du Parlement de Tobrouk, ainsi qu’environ 50 des 136 députés du Congrès général national (CGN). Le fait que l’accord ait été signé aussi par des indépendants, des représentants de partis politiques et des représentants de la société civile et des communes ne permet pas de dire qu’il s’agit vraiment d »un accord consensuel. Début octobre, des membres des deux Parlements avaient approuvé un projet d’accord négocié sous l’égide de l’ONU, qui a été ensuite rejeté par leurs institutions respectives. Les chefs des deux assemblées rivales souhaitent l’adoption d’une « déclaration de principes » interlibyenne sur un gouvernement d’union, signée début décembre à Tunis entre des représentants des deux Parlements, un processus alternatif à celui de l’ONU.
La première clause de l’accord politique en Libye prévoit la mise en place, quarante jours après la signature, d’un gouvernement d’union nationale dont la mission, Pour résorber la rivalité entre les deux Parlements en désaccord depuis l’été 2014, l’ONU propose de répartir le législatif entre les deux institutions. Celui de Tobrouk deviendrait une Chambre des représentants, celui de Tripoli un Conseil d’Etat. L’exécutif serait confié à un conseil présidentiel de neuf ministres et toutes ces institutions devraient siéger dans la capitale Tripoli. « C’est un jour historique pour la Libye », a lancé l’émissaire de l’ONU Martin Kobler. »La porte est toujours ouverte pour tous ceux qui n’étaient pas ici aujourd’hui (…) Ce n’est que le début d’un long parcours pour la Libye », a dit M. Kobler. « L’alternative est bien pire ». Pour M. Kobler, la signature de l’accord favoriserait une assistance étrangère à la Libye, notamment militaire, pour l’aider à lutter contre le terrorisme. « Une levée de l’embargo sur l’armement requiert un (seul) gouvernement ».