Des corvettes Tigre pour les forces navales algériennes
Des sources russes relayées par plusieurs sites ont repris l’information selon laquelle les chantiers navals russes seraient actuellement en train de construire trois corvettes « Tigre » pour la marine algérienne. L’édition en ligne Asia Russia Daily a indiqué que « Trois corvettes de la famille du projet 20380, que l’Algérie a commandé à la Russie, seront construites aux chantiers navals Amur. En ce moment, les chantiers Amur sont en train de construire les patrouilleurs du projet 20380 commandés par la marine Russe. Par ailleurs des navires de ce projet sont en cours de construction à Severnaïa Verf a St. Petersbourg. Comme l’a signalé en Décembre 2015 le blog BTRD, dirigé par des employés du Centre d’analyse des stratégies et des technologies, l’Algérie a commandé à la Russie des corvettes du projet 20382 (version d’exportation 20380) » Une autre source russe, le site Lenta, a repris cette information : « Au chantier naval Amur ces dernières années, on construit les premières corvettes du projet 20380, pour la Flotte russe du Pacifique. En outre, trois de ces navires légers du projet 20380 armés jusqu’aux dents et dont la mission sera l’escorte des porte-avions, la protection de la zone côtière (les ports) et le soutien des assauts amphibies, seront construits à Komsomolsk-sur-Amour dans le cadre d’un contrat pour les forces navales de l’Algérie »
Les sources russes ont précisé que ce projet 20380 sera doté de spécifications technologiques et d’armements modernes : « Dans la composition des armes commandées par l’Algérie rentrent : le complexe de missile antiaérien « Shtil-1 » le système de missiles et de l’artillerie antiaérienne, «kachtan», ainsi que des missiles antinavires longue portée (probablement à partir du complexe « Calibr-NKE»). Un des deux groupes sera construit dans la version ASW corvettes et recevra un système de sonar nouvelle génération, ainsi qu’un hélicoptère anti-sous-marin. Les navires de patrouille pour la zone maritime proche (corvettes) 20380 sont construits conformément aux technologies modernes de furtivité radar («Stealth»). Ils sont destinés à mener la lutte contre les navires de surface et sous-marins ennemis, le soutien aux missiles et à l’artillerie des assauts amphibie et des patrouilles dans la zone de responsabilité de l’Etat dans le cas d’éventuels blocus. Les navires ont un déplacement de 2.200 tonnes, une vitesse allant jusqu’à 27 nœuds. On les équipe de complexes de missiles antinavires « Uran » et à partir du deuxième projet « Soobrazitelny » du système de missile anti-aérien « Redut.»
Pour rappel, un blog spécialisé dans les questions de défense avait révélé l’année dernière que selon une source proche de la marine algérienne, l’Algérie avait commandé six corvettes du projet 20382, trois spécialisées ASW et trois spécialisées dans la défense antiaérienne. Bien que ces informations soient reprises par plusieurs sources, des spécialistes dans les questions militaires restent sceptiques. Le fait que la marine algérienne ait commandé trois corvettes chinoises C28A, dont la première a été livrée en novembre dernier et dont la seconde est en voie de livraison en attendant la livraison de la troisième à la fin de cette année, rend, selon eux, inutile le recours à des corvettes russes surtout si la marine algérienne décide, comme c’était prévu, de commander trois corvettes chinoises supplémentaires. Cependant, d’autres spécialistes ne semblent pas étonnés par une éventuelle commande des corvettes Tigre par la marine algérienne en plus des corvettes chinoises. Pour ces experts, la marine algérienne est placée devant un double défi : renouveler complètement la flotte de frégates et de corvettes Koni et Nanuchka de l’ère soviétique devenues obsolètes et assurer la protection de la zone économique exclusive (ZEE) dans une conjoncture géostratégique incertaine.
A.Boussouf