A qui sont adressées les dernières mises en garde de Noureddine Bedoui ?
Le ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a déclaré, jeudi à Alger, que l’Etat « ne tolèrera aucune atteinte à sa stabilité et à sécurité », soulignant sa détermination à poursuivre son combat « sans relâche » contre le terrorisme et ses sources. M. Bedoui qui a présidé une réunion de coordination avec les cadres de son département en prévision de la prochaine rentrée scolaire, a indiqué que « l’Etat ne tolèrera aucune atteinte à sa stabilité et à sa sécurité et poursuivra son combat sans relâche contre le terrorisme pour assécher ses sources, défendre l’intégrité du territoire national et frapper d’une main de fer tous ceux qui veulent porter atteinte à la sécurité du citoyen ».
« L’ Algérie est un Etat d’institutions. Ceux qui veulent profiter de la situation et du citoyen à l’approche de chaque échéance politique doivent savoir que le citoyen algérien est attaché à son pays et soutient ses institutions et accorde une importance particulière et inconditionnelle à sa sécurité et sa stabilité », a assuré le ministre. « Hier encore, le citoyen algérien s’était élevé en un seul homme, répondant à l’appel de la paix et de la réconciliation nationale, donnant ainsi une leçon de cohésion et de nationalisme », a rappelé M. Bedoui. M. Bedoui a appelé, à ce propos, les citoyens algériens à « ne pas succomber aux appels de ceux qui veulent semer le doute et qui sont très loin des défis internes et externes auxquels fait face le pays », affirmant que « l’Algérie est un Etat d’institutions respectueux de ses rendez-vous constitutionnels ».
Les menaces à peine voilées contenues dans le discours du ministre de l’intérieur n’ont pas échappé aux observateurs. Mais le caractère vague des propos de Noureddine Bedoui n’a pas permis de savoir avec exactitude à qui ils sont adressés. Sur les réseaux sociaux, il n’a pas manqué des voix pour établir un lien entre ce discours menaçant et les mouvements sociaux qui touchent actuellement des wilayas du sud et des Hauts Plateaux. Ce qui fait dire aux observateurs que le ministre de l’intérieur a raté sa sortie médiatique dès lors que son discours peut être interprété comme une mise en garde adressée principalement aux citoyens algériens qui luttent pour faire valoir leurs droits sociaux légitimes. Si tel est le cas, le ministre de l’intérieur se trompe totalement de cible : Ce ne sont pas les citoyens en révolte qui constituent un danger pour la stabilité du pays mais plutôt les réseaux mafieux qui ont pris en otage des secteurs entiers de l’économie nationale, qui font fuir les capitaux à l’étranger et les bureaucrates corrompus qui les aident dans leurs trafics et qui pratiquent le clientélisme et le régionalisme.