L’ancien premier ministre Abdelhamid Brahimi est rentré en Algérie

L’ancien premier ministre sous l’ère Chadli , Abdelhamid Brahimi est rentré en Algérie après de longues années d’exil à Londres. Après avoir dirigé le ministère de la planification (1980-1984), Abdelhamid Brahimi sera chargé de diriger le gouvernement durant la période 1984-1988. Limogé au lendemain des évènements d’octobre 1988, Abdelhamid Brahimi sera accusé par des médias algérois inféodés au lobby français de tous les maux du système qui avait montré ses limites à ce moment-là. Dans la réalité, dans le système algérien un ministre n’est qu’un rouage administratif chargé d’exécuter une politique décidée ailleurs sous la pression de groupements d’intérêts opaques. Abdelhamid Brahimi avait compris très tôt que les grosses entreprises publiques avaient besoin d’une restructuration administrative et technique si on veut qu’elles cessent d’être un fardeau pour le trésor public mais son programme de restructuration ne donnera pas les résultats escomptés.

Après s’être opposé au coup d’Etat du 11 janvier 1992 et à l’arrêt du processus électoral qui avait suivi, l’auteur de « la bombe des 26 milliards » sera obligé de quitter le pays. Il ne ménagera pas le nouveau pouvoir établi par les généraux de ses critiques. Dans sa critique, Abdelhamid Brahimi remettra au goût du jour la vieille opposition née en pleine guerre de libvération entre les officiers déserteurs de l’armée française (DAF) et les officiers issus de l’ALN qui ont été formés dans des académies arabes. Abdelhamid Brahimi étant lui-même un ancien capitaine de l’ALN formé en Syrie et en Egypte avant de se voir confier le commandement d’un bataillon de l’ALN à la base de l’est près des frontières tunisiennes. Au lendemain de l’indépendance, Abdelhamid Brahimi a exercé de nombreuses responsabilités civiles et a continué ses études jusqu’à l’obtention d’un doctorat en sciences économiques à Paris. Sa formation moderne et sa maitrise des langues étrangères ne l’ont pas empêché de rester attaché à la civilisation et à la culture arabo-musulmane et à c’est à ce titre qu’il a repris, durant son exil londonien, le combat intellectuel contre les supplétifs de la France, ce qui l’a rapproché de certains cadres du FIS qui luttent de leur côté contre les mêmes adversaires. Ce rapprochement sera utilisé par les médias algérois pour tenter de le discréditer.

De retour dans son pays, Abdelhamid Brahimi aura sans aucun doute à continuer son combat et à livrer son témoignage pour éclairer les jeunes générations. Son passé de moudjahid, sa filiation avec un des plus éminents représentants des Oulémas algériens (Le cheikh Moubarak Brahimi El Mili) et ses qualités intellectuelles l’aideront à ne pas tomber dans l’aigreur des Benflis et des Benbitour et à continuer son combat intellectuel pour une Algérie indépendante, moderne et solidaire dans le cadre de ses constantes historiques et civilisationnelles.