Abdelmoumen Ould kaddour, nommé nouveau PDG de Sonatrach
Le groupe Sonatrach connaît désormais le nom de son nouveau patron. Le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, a réuni lundi le Conseil d’Administration de Sonatrach et a procédé à l’installation de Abdelmoumen Ould Kaddour en qualité de P-dg de Sonatrach en remplacement de Amine Mazouzi, a indiqué le ministère de l’Energie dans un communiqué. A cette occasion, le ministre de l’Energie a appelé le nouveau P-dg de Sonatrach « à agir en toute responsabilité et en toute confiance en vue de mette en œuvre les changements qualitatifs permettant à Sonatrach d’évoluer et de prospérer dans un climat d’entreprise serein propice à la prise d’initiative et de décision », indique la même source. Il a également invité le P-dg et les hauts responsables de Sonatrach « à faire preuve d’un engagement sans faille pour préserver les intérêts de Sonatrach et à faire évoluer les pratiques managériales et productives pour rendre la compagnie capable de s’adapter aux changements de son environnement ».
Cependant aucune indication officielle n’a été avancée pour justifier le remplacement de Mazouzi à la tête du premier groupe public. Sans remettre en question les compétences de Abdelmoumen Ould Kaddour, ce dernier est un polytechnicien diplômé du Massachusetts Institute of technologie (Etats-Unis), les observateurs sont étonnés par cette nomination pour le moins mystérieuse. En effet, Abdelmoumen Ould Kaddour n’est pas n’importe quel cadre. Pour rappel, il a été PDG de la joint-venture algéro-américaine de droit algérien Brown and Root Condor (BRC).A ce titre, il a été condamné le 26 novembre 2007 à 30 mois de réclusion par le tribunal militaire de Blida pour « divulgation d’informations classées secret défense ». BRC, une entreprise spécialisée dans l’ingénierie pétrolière, a été dissoute en janvier 2007 sur instruction du président Bouteflika. Suite à l’enquête d’une inspection de l’IGF (Inspection Générale des Finances), il a été découvert que la compagnie a bénéficié de « privilèges et de complaisance » pour obtenir des contrats en Algérie, notamment avec Sonatrach.
Les observateurs sont dubitatifs. Si M. Ould Kaddour était innocent, sa condamnation de 2007 est tout simplement ignoble. Et s’il était coupable, sa nomination d’aujourd’hui ne peut être que scandaleuse. Dans les deux cas, l’Etat algérien n’en sort pas grandi, à moins que sa nomination ne soit un aveu tardif de son innocence et une manière de réparer moralement les torts qu’on lui a fait subir. C’est ce qui conduit certains observateurs à voir dans le retour de M. Ould Kaddour une revanche de Chakib Khelil et une nouveau désaveu de l’ancienne équipe de l’ex-DRS qui a commandité à l’époque l’ouverture de l’enquête financière mettant en cause les activités de BRC. Mais à travers ce changement à la tête de Sonatrach, il n’est pas exclu que l’Algérie cherche aussi à envoyer des signaux positifs en direction du partenaire américain dont la coopération est recherchée pour réussir le redéploiement en cours du secteur énergétique.