Abderahmane Benkhalfa souligne la position « supportable » de l’économie algérienne

L’expert économique et ancien ministre des Finances, Abderahmane Benkhalfa, a souligné que l’Algérie est dans une position « supportable » dans l’immédiat avec une marge de manœuvre « assez suffisante » pour relancer des réformes permettant de diversifier son économie. « Dans les circonstances actuelles, avec la récession et l’ambiance morose des affaires qui dominent l’économie mondiale, tout les pays du monde sont, à des degrés divers, exposés à des risques. Il n’y a pas de résilience au sens absolu et personne n’est à l’abri », a déclaré M. Benkhalfa. Toutefois, « les économies ayant un niveau d’épargne acceptable avec des ressources qui n’ont pas été touchées dans leur totalité, et qui ne sont pas exagérément endettées et ont une économie qui continue à tourner en partie, sont en position meilleur que d’autres ».

En se basant sur ces critères, l’Algérie est « dans une position supportable pour ces deux années 2020 et 2021. Il y a une capacité pour faire face aux urgences et aux priorités, mais il faudra préparer le décollage économique avant 2021 », a-t-il affirmé. Dans ce sens, l’expert a souligné les ajustements à mettre en place en priorité et qui doivent être axés, d’abord, sur la rigueur dans la dépense budgétaire, sur la mobilisation des ressources du marché (finance islamique, réformes fiscales, intégration du secteur informel, inclusion des ressources non bancarisées…) ainsi que l’attractivité de l’économie en investissant dans la confiance, dans le lobbying et l’image. « Tout ces dossiers ont été à un moment ou à un autre, étudiés mais maintenant il faut passer à l’opérationnalisation qui repose sur les pouvoirs publics et l’administration économique centrale et locale, mais aussi sur les acteurs de l’économie et les banques établissements financiers », indique M. Benkhalfa.

Interrogé sur la possibilité de recourir à l’endettement extérieur, l’expert a mis l’accent sur la nécessité de distinguer entre l’endettement de l’Etat et celui des entreprises. « L’endettement de l’Etat est une question de souveraineté. Ce n’est pas encore nécessaire vu la marge de manœuvre que nous avons et à condition de mener des réformes qui touchent l’administration, la gestion du secteur public et les transferts sociaux, afin de décharger l’Etat des coûts qui pèsent sur son budget. Mais les entreprises, publiques et privés, qui ont des capacités et des marchés importants, peuvent recourir de l’extérieur pour financer leurs projets et activités, en engageant leurs responsabilités », fait remarquer M. Benkhalfa (APS)