Algérie solidaire lance un appel à tous les patriotes algériens

La soirée du 21 au 22 février aura été longue pour tous les patriotes algériens qui ont à cœur la stabilité et la sécurité de l’Algérie. De nombreux patriotes sont restés éveillés toute la nuit à échanger leurs sentiments et leurs idées sur les réseaux sociaux. La question qui revenait sans cesse se rapporte à ce qui pourrait se passer ce vendredi 22 février. Les Algériens vont-ils suivre aveuglément les appels anonymes et suspects qui les poussent à sortir dans la rue au risque de provoquer des débordements et des violences incontrôlables ? De nombreux patriotes restent convaincus qu’il ne se passera rien ce vendredi et que les appels irresponsables ne seront pas entendus et que même si des manifestations sporadiques devaient avoir lieu ici et là, elles ne constitueront pas un motif suffisant pour mettre en cause une paix civile chèrement reconquise.

A cette occasion, le collectif Algérie Solidaire voudrait s’adresser à tous ses lecteurs fidèles et au-delà à tous les patriotes algériens mobilisés sur la toile et sur le terrain. Notre pays traverse une conjoncture difficile. La perspective d’un cinquième mandat du président Bouteflika, dont on connaît l’état de santé et malgré toutes ses qualités personnelles et ses services rendus à la nation, a de quoi inquiéter une partie de l’opinion publique algérienne. Il était prévisible que ce cinquième mandat divise les Algériens. Nous aurions souhaité une meilleure perspective pour l’Algérie au travers d’un candidat plus jeune et en bonne santé mais qui serait tout aussi attaché que le président Bouteflika à la ligne indépendantiste et souverainiste de l’Algérie et à son système de protection sociale aussi imparfait soit-il.

Mais quelles que soient nos réserves sur l’option du cinquième mandat, le souci d’honnêteté intellectuelle et morale nous conduit à nous poser la question : y-a-t-il actuellement une meilleure alternative ? Certes, les manquements et carences actuels commandent un changement de gouvernance sous peine d’hypothéquer l’avenir des générations futures. Mais de quel changement s’agit-il ? Un changement pour le meilleur ou un changement pour le pire ? La « rupture » promise aux Algériens par le candidat le plus médiatisé a tout l’air d’une rupture avec les idéaux du 1er novembre, une « rupture » qui consiste à changer un cheval borgne par un cheval aveugle, pour finalement instaurer une nouvelle république sous le contrôle des minorités culturelles et idéologiques alliées à une oligarchie sans foi ni loi qui cherche à prendre le contrôle des richesses de l’Algérie avec le soutien de leurs parrains français.

Mais en tout état de cause, le changement que nous souhaitons pour une meilleure gouvernance à la hauteur des aspirations de la jeunesse algérienne, ne saurait se réaliser dans un climat d’insécurité et de violence. Les droits que nous voulons préserver et ceux que nous voulons arracher, nous aurons besoin d’un Etat fort pour les défendre contre les lobbies internes et externes qui cherchent à s’approprier les ressources nationales. Toute déstabilisation de l’Etat algérien risque de faire le jeu de la mafia politico-financière dont la puissance est toujours proportionnellement inverse à celle de l’Etat. C’est pourquoi les patriotes algériens doivent insister dans cette conjoncture sur la stabilité et la paix civile. Que les Algériens soient partagés sur la question du cinquième mandat, c’est normal. Que les partisans et les opposants au cinquième mandat expriment publiquement leur choix, c’est aussi normal. Mais ce n’est pas normal de chercher à provoquer des débordements préjudiciables à la paix civile. Les patriotes algériens sauront faire face à toutes les tentatives sournoises qui cherchent à exploiter les sentiments d’une partie de la jeunesse algérienne dans le cadre d’une stratégie de déstabilisation des institutions de l’Etat algérien qui est d’ores et déjà vouée à l’échec.

Le 22 février 2019

Le Collectif Algérie