Les réponses évasives de la télévision à l’interpellation de l’Autorité de l’Audiovisuel

03.04.2023. L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a dévoilé samedi dans un communiqué, les  explications fournies par la télévision publique au sujet d’une scène dans le premier épisode du feuilleton « El-Dama », montrant un mur d’un marché à Bab el Oued, sur lequel était écrit le nom d’un mouvement séparatiste classé terroriste.

« Suite au communiqué adressé par l’ARAV à la télévision publique le 30 mars 2023 lui demandant des explications au sujet de cette scène du premier épisode du feuilleton ‘El-Dama’, la télévision publique a expliqué dans sa réponse que l’apparition de ces écritures lors de la diffusion du feuilleton relevait d’un manque de concentration aussi bien durant le tournage que lors du montage et du visionnage des épisodes », précise la même source. La télévision publique a assuré dans ses explications que « des mesures rigoureuses ont été prises contre les responsables », arguant « qu’il existe une certaine ambiguïté dans la lecture de ces initiales qui, selon les habitants du quartier, ne sont pas les symboles du mouvement séparatiste ».

L’ARAV a souligné, dans ce sens, « la nécessité de respecter toutes les étapes de production d’une série télévisée, affirmant l’importance pour la commission de contrôle en aval de pallier toute ambigüité ou équivoque pouvant donner lieu à des interprétations ou lectures sémiologiques à connotations graves ». « L’ARAV a interpellé la télévision publique et lui rappelle sa responsabilité juridique vis-à-vis des œuvres présentées au téléspectateur et quant à l’importance d’éviter les fautes professionnelles injustifiées », note le communiqué. L’Autorité a affirmé « l’accomplissement de ses missions de manière autonome, rappelant avoir déjà appelé, à plusieurs occasions, toutes les chaines publiques et privées à respecter la déontologie professionnelle et à se conformer à la réglementation générale, en sus d’encourager l’ouverture de débats avec des spécialistes et des professionnels pour promouvoir le produit audiovisuel », conclut le document.

Les réponses de la télévision publique qui ne sont guère convaincantes quant au fond mettent en lumière les graves négligences dont font preuve les responsables de la production et de la diffusion des produits audiovisuels. Sinon comment expliquer autrement ce que les responsables de la télévision publique appellent pudiquement « un manque de concentration » ? Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux les Algériens qui pensent que l’apparition du sigle de l’organisation séparatiste MAK dans le premier épisode du feuilleton n’était pas accidentelle mais bien délibérée. Les réponses évasives de la télévision publique ne sont pas faites pour les démentir (APS, Algérie solidaire)